Prédicat secondaire : Différence entre versions
Ligne 14 : | Ligne 14 : | ||
|-- | |-- | ||
|(ii) || il attend un argument distingué ou sujet ; ce sujet non exprimé est identifié soit avec le sujet, soit avec l’objet du verbe. | |(ii) || il attend un argument distingué ou sujet ; ce sujet non exprimé est identifié soit avec le sujet, soit avec l’objet du verbe. | ||
− | |||
|(iii) || il appartient aux différentes catégories syntaxiques majeures. | |(iii) || il appartient aux différentes catégories syntaxiques majeures. | ||
|-- | |-- |
Version du 22 juin 2006 à 10:01
par Danièle Godard |
Définition
Malgré le succès de l‘expression, il n'y a pas de consensus dans l'usage sur les propriétés des prédicats secondaires, et peu de réflexion théorique sur la notion ellemême. L’objectif ici est donc de voir dans quelle mesure la notion est utile en sémantique.
Nous adoptons la position suivante : cette notion est utile dans la mesure où elle ne recouvre pas des fonctionnements déjà reconnus et nommés, autrement dit, si elle capte le fonctionnement d'expressions qui ne sont ni modifieur d‘une catégorie verbale, ni argument du verbe 1. Nous montrons que ce fonctionnement existe, mais qu’il est très limité.
Dans cette approche, le prédicat secondaire a les propriétés suivantes :
(i) | il dépend de l'occurrence d'un verbe. | ||
(ii) | il attend un argument distingué ou sujet ; ce sujet non exprimé est identifié soit avec le sujet, soit avec l’objet du verbe. | (iii) | il appartient aux différentes catégories syntaxiques majeures. |
(iv) | il n'appartient pas à la sous-catégorisation de base du verbe. | ||
(v) | son occurrence et son interprétation sont plus contraintes que celles d’un modifieur. | ||
(vi) | il n'est pas un argument sémantique du verbe. |
Si l'on s'en tient aux propriétés (i)-(iv), on a la définition syntaxique de la notion 2. Or, elles ne permettent pas de distinguer un prédicat secondaire d'une structure à montée ou à contrôle (où le prédicat est un argument sémantique) ou d'un ajout sans verbe conjugué (voir (1) et (2)). La face sémantique de la propriété (iv) peut être utile : si l'interprétation de la combinatoire V + GN change clairement suivant que l'expression en cause est ou non présente, on a une indication qu’il s’agit d’un argument sémantique du verbe.
Construction
Les constructions pour lesquelles on a parlé de prédicat secondaire en français sont illustrées ci-dessous (voir notamment Cadiot et Furukawa 2000) :
(1) | On a longtemps cru Paul intelligent | |
(2) | Arrivé en retard, Paul n’a pas pu entrer dans la salle | |
(3) | Paul est arrivé complètement hilare | |
(4) | Paul boit le rhum chaud | |
(5) | La musique rend les enfants heureux | |
(6) | On a repeint les volets en blanc | |
(7) | On a poussé la voiture dans le garage | |
(8) | J'ai vu Paul avec un ami / sur le toit / en colère / vociférant dans la rue | |
(9) | a. | J'ai vu Paul qui vociférait dans la rue |
b. | Il y a / Voilà le bus qui arrive ! | |
c. | C'est la police qui arrive ! | |
(10) | a. | J'ai une place de libre |
b. | La maison a un immeuble en vis-à-vis |