Primitives : Différence entre versions
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Il est particulièrement délicat de définir la notion de ''primitive'', en dehors d'une définition vague, basée sur l'éthymologie du terme: 'ce qui est premier, ou a un tel caractère'. Cette notion a suscité de nombreux débats depuis l'antiquité sur l'existence même de primitives, et, si tel est le cas, sur leur statut, leurs caractéristiques et propriétés. | Il est particulièrement délicat de définir la notion de ''primitive'', en dehors d'une définition vague, basée sur l'éthymologie du terme: 'ce qui est premier, ou a un tel caractère'. Cette notion a suscité de nombreux débats depuis l'antiquité sur l'existence même de primitives, et, si tel est le cas, sur leur statut, leurs caractéristiques et propriétés. | ||
− | Cette notion apparaît en fait être largement relative dans le temps par rapport aux connaissances | + | Cette notion apparaît en fait être largement relative dans le temps par rapport aux connaissances d'une époque, mais aussi par rapport à un niveau de granularité de l'analyse que l'on fait, et probablement aussi relative à la vision théorique que l'on a du modèle que l'on veut développer. L'exemple de la physique de l'atome est assez éclairant sur ce sujet: des nombreuses particules, postulées indivisibles, des siècles passés, la physique a évolué vers l'atome, avec la triade électron-proton-neutron. A l'heure actuelle, cette vision est bien désuète, avec l'introduction, par exemple, des Quarcks et des Bosons, témoins de variations d'énergie, ainsi que les équivalences entre ébérgie et matière sont postulés comme primitifs. Il en va ainsi dans de nombreux domaines, y compris en philosophie, qui ont, du reste, plus ou moins emprunté cette vision à la physique. |
− | La langue n'échappe pas à ce caractère relatif ainsi qu'aux discussions sur l'existence et le statut épistémologique des primitives. Ces dernières décennies ont vu des mouvements forts en faveur des primitives, puis des réactions aussi fortes contre, basées sur l'impossibilité de définir une bonne fois pour toutes de tels objets. Faute d'un meilleur modèle, suffisemment expressif, les langages à base de primitives pour décrire le sens de mots ou de constructions sont relativement bien acceptés et stabilisés. | + | La langue n'échappe pas à ce caractère relatif ainsi qu'aux discussions sur l'existence et le statut épistémologique des primitives. Ces dernières décennies ont vu des mouvements forts en faveur des primitives, puis des réactions aussi fortes contre, basées sur l'impossibilité de définir une bonne fois pour toutes de tels objets. Il apparaît ici une petite confusion entre primitives et universaux. |
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+ | Faute d'un meilleur modèle, suffisemment expressif, les langages à base de primitives pour décrire le sens de mots ou de constructions sont relativement bien acceptés et se sont stabilisés. | ||
+ | Ceux-ci sont à présent considérés comme un effort de conceptualisation et d'organisation de connaissances autour d'un petit nombre d'éléments abstraits, postulés non décomposables. Les primitives peuvent toutefois être aussi considérées comme des 'macros' qui pourront être interprétées plus finement dans des domaines donnés, par exemple la géométrie Euclidienne pour les primitives spatiales. | ||
Le concept de primitive doit lui-même être contextualisé, il dépend du cadre théorique et conceptuel dans lequel l'on s'inscrit, il dépend aussi des objectifs que l'on se donne, ainsi que du niveau d'abstraction et de granularité que l'on souhaite atteindre. | Le concept de primitive doit lui-même être contextualisé, il dépend du cadre théorique et conceptuel dans lequel l'on s'inscrit, il dépend aussi des objectifs que l'on se donne, ainsi que du niveau d'abstraction et de granularité que l'on souhaite atteindre. | ||
− | ''Un langage à base de primitives est donc une spécification à caractère formel et explicite d'une conceptualisation partagée d'un | + | ''Un langage à base de primitives est donc une spécification à caractère formel et explicite d'une conceptualisation partagée d'un ensemble de connaissances.'' |
Tout comme une ontologie, qui a aussi un certain caratère 'primitif', mais beaucoup plus faible, un langage à base de primitives introduit plusieurs types d'éléments primitifs: des éléments de base, des relations, des fonctions, des axiomes, des contraintes de divers types, etc. | Tout comme une ontologie, qui a aussi un certain caratère 'primitif', mais beaucoup plus faible, un langage à base de primitives introduit plusieurs types d'éléments primitifs: des éléments de base, des relations, des fonctions, des axiomes, des contraintes de divers types, etc. | ||
Dans notre définition, le terme ''partagé'' indique le caractère consensuel du vocabulaire, des objectifs et de la précision de l'analyse. | Dans notre définition, le terme ''partagé'' indique le caractère consensuel du vocabulaire, des objectifs et de la précision de l'analyse. | ||
Le terme ''conceptualisation'' indique l'objectif intentionnel, lié à une préoccupation opérationelle. | Le terme ''conceptualisation'' indique l'objectif intentionnel, lié à une préoccupation opérationelle. |
Version du 30 mai 2006 à 08:41
par Patrick Saint-Dizier |
En cours de rédaction | |
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Situation
Il est particulièrement délicat de définir la notion de primitive, en dehors d'une définition vague, basée sur l'éthymologie du terme: 'ce qui est premier, ou a un tel caractère'. Cette notion a suscité de nombreux débats depuis l'antiquité sur l'existence même de primitives, et, si tel est le cas, sur leur statut, leurs caractéristiques et propriétés.
Cette notion apparaît en fait être largement relative dans le temps par rapport aux connaissances d'une époque, mais aussi par rapport à un niveau de granularité de l'analyse que l'on fait, et probablement aussi relative à la vision théorique que l'on a du modèle que l'on veut développer. L'exemple de la physique de l'atome est assez éclairant sur ce sujet: des nombreuses particules, postulées indivisibles, des siècles passés, la physique a évolué vers l'atome, avec la triade électron-proton-neutron. A l'heure actuelle, cette vision est bien désuète, avec l'introduction, par exemple, des Quarcks et des Bosons, témoins de variations d'énergie, ainsi que les équivalences entre ébérgie et matière sont postulés comme primitifs. Il en va ainsi dans de nombreux domaines, y compris en philosophie, qui ont, du reste, plus ou moins emprunté cette vision à la physique.
La langue n'échappe pas à ce caractère relatif ainsi qu'aux discussions sur l'existence et le statut épistémologique des primitives. Ces dernières décennies ont vu des mouvements forts en faveur des primitives, puis des réactions aussi fortes contre, basées sur l'impossibilité de définir une bonne fois pour toutes de tels objets. Il apparaît ici une petite confusion entre primitives et universaux.
Faute d'un meilleur modèle, suffisemment expressif, les langages à base de primitives pour décrire le sens de mots ou de constructions sont relativement bien acceptés et se sont stabilisés. Ceux-ci sont à présent considérés comme un effort de conceptualisation et d'organisation de connaissances autour d'un petit nombre d'éléments abstraits, postulés non décomposables. Les primitives peuvent toutefois être aussi considérées comme des 'macros' qui pourront être interprétées plus finement dans des domaines donnés, par exemple la géométrie Euclidienne pour les primitives spatiales.
Le concept de primitive doit lui-même être contextualisé, il dépend du cadre théorique et conceptuel dans lequel l'on s'inscrit, il dépend aussi des objectifs que l'on se donne, ainsi que du niveau d'abstraction et de granularité que l'on souhaite atteindre. Un langage à base de primitives est donc une spécification à caractère formel et explicite d'une conceptualisation partagée d'un ensemble de connaissances. Tout comme une ontologie, qui a aussi un certain caratère 'primitif', mais beaucoup plus faible, un langage à base de primitives introduit plusieurs types d'éléments primitifs: des éléments de base, des relations, des fonctions, des axiomes, des contraintes de divers types, etc. Dans notre définition, le terme partagé indique le caractère consensuel du vocabulaire, des objectifs et de la précision de l'analyse. Le terme conceptualisation indique l'objectif intentionnel, lié à une préoccupation opérationelle.