Prédicat secondaire
par Danièle Godard |
Définition
Malgré le succès de l‘expression, il n'y a pas de consensus dans l'usage sur les propriétés des prédicats secondaires, et peu de réflexion théorique sur la notion ellemême. L’objectif ici est donc de voir dans quelle mesure la notion est utile en sémantique.
Nous adoptons la position suivante : cette notion est utile dans la mesure où elle ne recouvre pas des fonctionnements déjà reconnus et nommés, autrement dit, si elle capte le fonctionnement d'expressions qui ne sont ni modifieur d‘une catégorie verbale, ni argument du verbe 1. Nous montrons que ce fonctionnement existe, mais qu’il est très limité.
Dans cette approche, le prédicat secondaire a les propriétés suivantes :
(i) | il dépend de l'occurrence d'un verbe. |
(ii) | il attend un argument distingué ou sujet ; ce sujet non exprimé est identifié soit avec le sujet, soit avec l’objet du verbe. |
(iii) | il appartient aux différentes catégories syntaxiques majeures. |
(iv) | il n'appartient pas à la sous-catégorisation de base du verbe. |
(v) | son occurrence et son interprétation sont plus contraintes que celles d’un modifieur. |
(vi) | il n'est pas un argument sémantique du verbe. |
Si l'on s'en tient aux propriétés (i)-(iv), on a la définition syntaxique de la notion2. Or, elles ne permettent pas de distinguer un prédicat secondaire d'une structure à montée ou à contrôle (où le prédicat est un argument sémantique) ou d'un ajout sans verbe conjugué (voir (1) et (2)). La face sémantique de la propriété (iv) peut être utile : si l'interprétation de la combinatoire V + GN change clairement suivant que l'expression en cause est ou non présente, on a une indication qu’il s’agit d’un argument sémantique du verbe.