Kontrast : Différence entre versions
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Version actuelle datée du 7 octobre 2021 à 14:42
par Jean-Marie Marandin |
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Le terme est forgé par Vallduví & Vikuna 1998 (V&V dorénavant) pour se
débarrasser des termes à leurs yeux trop équivoques de focus et de contraste, et distinguer
deux dimensions autonomes et orthogonales : l'articulation thème-rhème et le Kontrast.
Le trait distinctif du kontrast est d'être associé à un ensemble d'alternatives. « If an expression a is kontrastive, a membership set M = {, a, ..} is generated and becomes available to semantic computation as some sort of quantification domain. We are rougly adopting the basic semantic import of “focus" in alternative semantics (Rooth 85, 92): a set of alternatives for the “focused" constituent is generated as an additional denotation. M is a set of objects matching a in semantic type. Futhermore, the members of M have to be “comparable" to a (Krifka 1991-92: 19). The limitation to comparable objects is meant to capture ontological and contextual restrictions » (ibid. : 83). La sémantique que V&V associent au Kontrast est donc celle que Rooth associe à la proéminence prosodique de l'anglais (focus prosodique). Par ailleurs, les particules sensibles au focus (PSF) sont de fait “sensibles au kontrast" ; autrement dit, l'associé des PSF est toujours kontrastif.
Dans l'analyse de V&V, un constituant peut être kontrastif indépendamment de son statut dans l'articulation thème-rhème (autre terme pour l'articulation fond-focus) : le rhème (= le focus informationnel) peut être kontrastif ou non ; un constituant du thème (= fond) peut être peut être kontrastif ou non. Vallduví propose que le link (dans la partition link-tail du thème (= fond)) soit toujours kontrastif. V&V prennent de nombreux exemples dans des langues variées pour montrer que les langues traitent la kontrastivité de manière spécifique : autrement dit, les marques (prosodiques, syntaxiques, etc.) de l'articulation fond-focus et celles de la kontrastivité peuvent être complètement distinctes. De ce point de vue, l'anglais est particulier : « The fact that both kontrast and rhematicity exploit pitch accent as a structural correlate in English has contributed to the blurring of the distinction between rheme and kontrast » (ibid. : 85).
Kiss 1998 opère une distinction analogue (en employant une terminologie plus équivoque) quand elle distingue le focus informationnel (= le rhème de V&V) et le focus identificationnel (= le rhème kontrastif de V&V).
L'usage s'est répandu d'employer kontrast en dehors de toute référence à la théorie du conditionnement de l'information (information packaging) proposée par Vallduví 1992 : on le réserve à l'analyse / description des formes dont l'interprétation met en jeu un ensemble d'alternatives accessibles dans le contexte (voir contraste).
Références
- Kiss K., 1998, Identificational Focus versus Information Focus. Language 74.2, 245-273.
- Krifka Manfred, 1991, A Compositional Semantics for Multiple Focus Constructions, [Joachim Jacobs, ed.] Informationsstruktur und Grammatik, Sonderheft der Linguistischen Berichte. Disponible à http://amor.rz.hu-berlin.de/~h2816i3x/articles.html.
- Rooth Mats, 1992, A theory of focus interpretation, Natural Language Semantics 1 : 75-116.
- Vallduví Enric, 1992, The informational component, New-York: Garland.
- Vallduví Enric & Maria Vilkuna 1998, On Rheme and Kontrast, The Limits of Syntax, ed. by Peter Culicover and Louise McNally, New-York: Academic Press. 79-108.