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==Introduction==
 
==Introduction==
  
Vendler (1967) a été le premier à observer que les langues naturelles possèdent des termes qui expriment la liberté de choix. Comparons les [[indéfinis]] une carte et n’importe quelle carte dans les phrases ci-dessus : 
 
  
  1. Prends une carte!
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Vendler (1967) a été le premier à observer que les langues naturelles possèdent des termes qui expriment la liberté de choix. Comparons les [[indéfini|indéfinis]] ''une carte'' et ''n’importe quelle carte'' dans les phrases ci-dessus : 
  2. Prends n’importe quelle carte!
 
  
Dans les deux cas, le locuteur donne permission à son interlocuteur de prendre une carte. Dans (2), nous avons une information supplémentaire : la permission exprimée est valable pour toutes les cartes contextuellement pertinentes, sans aucune exception. Cette information n’étant pas explicitement disponible dans le cas de une carte (1), on a  appelé les termes comme n’importe quelle des TCLs.
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(1) ||  Prends une carte!
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L’appellation TCL désigne aussi des termes qui sont agrammaticaux dans des [[contextes affirmatifs]] et grammaticaux dans des [[contextes modaux]] et [[génériques]]: 
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Dans les deux cas, le locuteur donne permission à son interlocuteur de prendre une carte. Dans (2), nous avons une information supplémentaire : la permission exprimée est valable pour toutes les cartes contextuellement pertinentes, sans aucune exception. Cette information n’étant pas explicitement disponible dans le cas de ''une carte'' (1), on a  appelé les termes comme ''n’importe quelle'' des TCLs.
  
  3. *J’ai mangé quoi que ce soit.
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L’appellation ''TCL'' désigne aussi des termes qui sont agrammaticaux dans des [[contextes affirmatifs]] et grammaticaux dans des [[contextes modaux]] et [[généricité|génériques]]: 
  4. Mange quoi que ce soit!
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  5. Quelque chat que ce soit a une queue.
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|  (3) || *J’ai mangé quoi que ce soit.
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|  (4)|| Mange quoi que ce soit!
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|  (5)|| Quelque chat que ce soit a une queue.
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La littérature alors distingue :   
 
La littérature alors distingue :   
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* Une acception large et purement sémantique du terme ''TCL'' désignant une catégorie d’items qui expriment le libre choix indépendamment du [[contexte]] dans lequel ils apparaissent (voir la discussion de Vendler 1967 ci-dessous);
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* Une acception étroite du terme ''TCL'' pour se référer à des expressions qui sont agrammaticales dans des [[contextes véridiques]] et grammaticales dans des contextes modaux et génériques (voir Ladusaw 1979);
  
* Une acception large et purement sémantique du terme TCL désignant une catégorie d’items qui expriment le libre choix indépendamment du [[contexte]] dans lequel ils apparaissent (voir la discussion de Vendler 1967 ci-dessous);
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Ce besoin de caractériser une classe de termes comme TCLs d’après leur distribution a été suscité par l’étude des [[termes à polarité]] (TPs) dont la découverte a précédé celle des TCLs. Le point commun entre les TPs et les TCLs est qu’ils ont des propriétés distributionnelles limitées. Le TP ''très catholique'', par exemple, est grammatical dans des [[contextes négatifs]] et agrammatical dans des contextes affirmatifs : 
  
* Une acception étroite du terme TCL pour se référer à des expressions qui sont agrammaticales dans des [[contextes véridiques]] et grammaticales dans des contextes modaux et génériques (voir Ladusaw 1979);
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(6)|| a.|| Cette procédure n’est pas ''très catholique''. (dans Fauconnier 1977)
Ce besoin de caractériser une classe de termes comme TCLs d’après leur distribution a été suscité par l’étude des [[termes à polarité]] (TPs) dont la découverte a précédé celle des TCLs. Le point commun entre les TPs et les TCLs est qu’ils ont des propriétés distributionnelles limitées. Le TP très catholique, par exemple, est grammatical dans des [[contextes négatifs]] et agrammatical dans des contextes affirmatifs : 
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|    ||  b.|| *Cette procédure est ''très catholique''.   
  6. a. Cette procédure n’est pas très catholique. (dans Fauconnier 1977)
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      b. *Cette procédure est très catholique.   
 
  
 
L’agrammaticalité des TPs dans certains types de contextes a suscité la question générale suivante: sous quelles conditions sont-ils grammaticaux? Afin de répondre à cette question, les chercheurs se sont concentrés sur quatre axes différents: 1) le [[légitimateur]], 2) [[le terme légitimé]], 3) la relation entre le légitimateur et le légitimé, 4) la nature des phrases malformées avec des TCLs et des TPs.
 
L’agrammaticalité des TPs dans certains types de contextes a suscité la question générale suivante: sous quelles conditions sont-ils grammaticaux? Afin de répondre à cette question, les chercheurs se sont concentrés sur quatre axes différents: 1) le [[légitimateur]], 2) [[le terme légitimé]], 3) la relation entre le légitimateur et le légitimé, 4) la nature des phrases malformées avec des TCLs et des TPs.
  
Puisque les TCLs sont aussi des termes à distribution limitée, leur étude s’est aussi concentrée sur leurs conditions de grammaticalité, laissant de côté l’étude de leur sémantique de base. Les études sur cette question se distinguent en deux groupes. Le premier groupe essaie d’expliquer les propriétés distributionnelles des TCLs en termes de la sémantique du contexte dans lequel ils se trouvent en s’appuyant à l’hypothèse que les TCLs sont agrammaticaux dans des contextes affirmatifs. Le second groupe d’études analyse la distribution de TCLs en termes de leur *sémantique lexicale*. Ci-dessous, un aperçu des points principaux des théories de chacun de ces groupes est présenté.
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Puisque les TCLs sont aussi des termes à distribution limitée, leur étude s’est aussi concentrée sur leurs conditions de grammaticalité, laissant de côté l’étude de leur sémantique de base. Les études sur cette question se distinguent en deux groupes. Le premier groupe essaie d’expliquer les propriétés distributionnelles des TCLs en termes de la sémantique du contexte dans lequel ils se trouvent en s’appuyant à l’hypothèse que les TCLs sont agrammaticaux dans des contextes affirmatifs. Le second groupe d’études analyse la distribution de TCLs en termes de leur [[sémantique lexicale]]. Ci-dessous, un aperçu des points principaux des théories de chacun de ces groupes est présenté.
  
 
==La sémantique du contexte==
 
==La sémantique du contexte==
  
 
Ci-dessous nous présentons les deux théories les plus saillantes qui ont analysé la distribution de TCLs en termes de la sémantique du contexte dans lequel ils apparaissent.   
 
Ci-dessous nous présentons les deux théories les plus saillantes qui ont analysé la distribution de TCLs en termes de la sémantique du contexte dans lequel ils apparaissent.   
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===Connexion essentielle et imprécision contextuelle===
 
===Connexion essentielle et imprécision contextuelle===
  
Legrand (1975) a été le premier à observer que le TCL any est grammatical dans des contextes affirmatifs quand il se combine avec une *proposition relative*:   
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Legrand (1975) a été le premier à observer que le TCL ''any'' est grammatical dans des contextes affirmatifs quand il se combine avec une proposition relative :   
 
 
  (7)||  She bought anything she    needed          at Carson’s.
 
 
 
      Elle a acheté TCL      elle  avait besoin  à  Carson’s
 
  
      Elle a acheté tout ce dont elle avait besoin de Carson’s.   
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|  (7)||  She bought anything she    needed          at Carson’s.
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| ||      Elle a acheté TCL      elle  avait besoin  à  Carson’s
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| ||      Elle a acheté tout ce dont elle avait besoin de Carson’s.   
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|  (8)|| *She  bought    anything from Carson’s. (dans Legrand 1975)
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|  ||      Elle  a acheté TCL        de    Carson’s
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  8. *She  bought    anything from Carson’s. (dans Legrand 1975)
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Le phénomène selon lequel ''any'' devient grammatical dans des contextes qui sont normalement hostiles s’appelle [[sous-déclenchement]] (''subtrigging'').
  
        Elle  a acheté TCL        de    Carson’s
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Selon Dayal (1998), le TCL anglais ''any'' est grammatical si est seulement si le contexte est imprécis. De plus, quand il est suivi d’une proposition relative dans un contexte affirmatif, il est agrammatical s’il n’y a pas de connexion essentielle entre la propriété décrite dans la proposition relative et la proposition principale.
 
 
Le phénomène selon lequel any devient grammatical dans des contextes qui sont normalement hostiles s’appelle *sous-déclenchement* (subtrigging).
 
 
 
Selon Dayal (1998), le TCL anglais any est grammatical si est seulement si le contexte est imprécis. De plus, quand il est suivi d’une proposition relative dans un contexte affirmatif, il est agrammatical s’il n’y a pas de connexion essentielle entre la propriété décrite dans la proposition relative et la proposition principale.
 
  
 
Plus précisément, (9) est grammatical parce que l’ensemble de fleurs que l’interlocuteur éventuellement verra et cueillera n’est pas précis. Cet ensemble est bien précis dans (10) et c’est pour cela que cet exemple est agrammatical.   
 
Plus précisément, (9) est grammatical parce que l’ensemble de fleurs que l’interlocuteur éventuellement verra et cueillera n’est pas précis. Cet ensemble est bien précis dans (10) et c’est pour cela que cet exemple est agrammatical.   
  
  9. You must pick    any flower you see.
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|  (9)|| You must pick    any flower you see.
      Tu  dois  cueillir TCL fleur  tu    vois
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      Tu dois cueillir toute fleur que tu verras.  
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|  ||    Tu dois cueillir toute fleur que tu verras.  
  10. *You must pick    any flowers in  this bed.
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|  (10)|| *You must pick    any flowers in  this bed.
      Tu    dois cueillir TCL fleurs    sur ce  lit   
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|  ||  Tu    dois cueillir TCL fleurs    sur ce  lit   
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(11), à la différence de (12), est agrammatical parce qu’il n’y a pas de connexion essentielle entre le fait que les étudiants de Mary ont voté pour les Républicains et le fait que ces étudiants sont dans sa classe. Cette connexion est apparente dans (12) et c’est pour cela que l’exemple est grammatical.   
 
(11), à la différence de (12), est agrammatical parce qu’il n’y a pas de connexion essentielle entre le fait que les étudiants de Mary ont voté pour les Républicains et le fait que ces étudiants sont dans sa classe. Cette connexion est apparente dans (12) et c’est pour cela que l’exemple est grammatical.   
  
  11. *Any student (who is) in     Mary’s class happened to vote Republican.
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|  (11)|| *Any student (who is) in Mary’s class happened to vote Republican.
      TCL étudiant qui est dans Mary   classe est arrivé de voter  
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Républicains  
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| || TCL étudiant qui est dans Mary classe est arrivé de voter Républicains  
 
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  12. Anybody who is in     Mary’s semantics   seminar  is writing a paper on
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|  (12)|| Anybody who is in Mary’s semantics seminar  is writing a paper on polarity items.
 
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        TCL       qui est dans Mary   sémantique séminaire écrit     un  
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|    || TCL qui est dans Mary sémantique séminaire écrit un article sur polarité termes
article sur
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|  || Tout étudiant qui est dans la classe de Marie écrit un article sur les termes à polarité.
        polarity items.
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        polarité termes
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L’analyse de Dayal est séduisante car elle prend en compte une grande variété de contextes affirmatifs et de [[nécessité]]. Cependant, les données ci-dessous démontrent que son hypothèse n’est pas empiriquement fondée. 
  
       Tout étudiant qui est dans la classe de Marie écrit un article sur les
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termes à polarité.   
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|  (13)|| By a strange  twist            of fate,    any boy       John was attracted to at the party last night happened to be straight.
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| ||        Par un étrange changement de destin TCL garçon Jean    a été attiré  à à  la fête  hier soir  est arrivé  de être héréro
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| ||    Par un changement étrange du destin, tout garçon qui a attiré Jean hier  soir à la fête était hétéro. (de L. Horn, cité d’après Jayez et Tovena 2005) 
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| (14)|| J’ai répondu n’importe quoi. International Caravaille Publicité. (dans Vlachou 2006, 2007)
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L’analyse de Dayal est séduisante car elle prend en compte une grande variété de contextes affirmatifs et de *nécessité*. Cependant, les données ci-dessous démontrent que son hypothèse n’est pas empiriquement fondée. 
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(13) est grammatical même s’il n’y a pas de connexion essentielle entre la proposition relative et la proposition principale. De même, (14) est grammatical même si ''n’importe qu-'' se réfère à la chose précise que le locuteur a dit et, par conséquent, on n’a pas d’imprécision contextuelle.
 
 
  13. By a strange  twist            of fate,    any boy      John was attracted to at the
 
 
 
        Par un étrange changement de destin TCL garçon Jean    a été attiré  à à  la
 
 
 
        party last night happened to be straight.
 
 
 
      fête  hier soir  est arrivé  de être héréro
 
 
 
      Par un changement étrange du destin, tout garçon qui a attiré Jean hier
 
soir à la fête était hétéro. (de L. Horn, cité d’après Jayez et Tovena 2005) 
 
 
 
  14. J’ai répondu n’importe quoi. International Caravaille Publicité. (dans Vlachou 2006, 2007)
 
 
 
 
 
 
(13) est grammatical même s’il n’y a pas de connexion essentielle entre la proposition relative et la proposition principale. De même, (14) est grammatical même si n’importe qu- se réfère à la chose précise que le locuteur a dit et, par conséquent, on n’a pas d’imprécision contextuelle.
 
  
 
===[[Non-veridicalité]]===
 
===[[Non-veridicalité]]===
  
L’idée de la non-veridicalité pour les TCLs date de 1995 quand Zwarts a proposé que any soit grammatical dans un contexte si et seulement s’il est non-véridique. Giannakidou (2001) a adopté cette hypothèse en l’appuyant extensivement sur le TCL grec o,tidhipote (dorénavant o-dhipote):   
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L’idée de la non-veridicalité pour les TCLs date de 1995 quand Zwarts a proposé que ''any'' soit grammatical dans un contexte si et seulement s’il est non-véridique. Giannakidou (2001) a adopté cette hypothèse en l’appuyant extensivement sur le TCL grec ''o,tidhipote'' (dorénavant ''o-dhipote''):   
 
 
  15. *Efagha o,tidhipote.
 
  
      Ai mangé TCL
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|  (15)|| *Efagha o,tidhipote.
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| ||      Ai mangé TCL
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|  (16)|| Boris na  fas        o,tidhipote.
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|  ||    Peux subj manges TCL
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| ||    Tu peux manger quoi que ce soit.
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  16. Boris na  fas        o,tidhipote.
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Un opérateur propositionnel est [[véridique]] si et seulement s’il implique que la proposition p est vraie. S’il ne l’implique pas, il est non-véridique. Dans (16) on ne sait pas si l’interlocuteur mangera quelque chose. Pour cette raison, le contexte dans (16) est non-véridique et ''o-dhipote'' est agrammatical. En revanche, quand on déclare qu’on a mangé quelque chose, on implique qu’il est vrai qu’on a mangé quelque chose. Par conséquent, le contexte dans (15) est véridique et le TCL ''o-dhipote'' y est agrammatical.
 
 
      Peux subj manges TCL
 
 
 
      Tu peux manger quoi que ce soit.
 
 
 
Un opérateur propositionnel est *véridique* si et seulement s’il implique que la proposition p est vraie. S’il ne l’implique pas, il est non-véridique. Dans (16) on ne sait pas si l’interlocuteur mangera quelque chose. Pour cette raison, le contexte dans (16) est non-véridique et o-dhipote est agrammatical. En revanche, quand on déclare qu’on a mangé quelque chose, on implique qu’il est vrai qu’on a mangé quelque chose. Par conséquent, le contexte dans (15) est véridique et le TCL o-dhipote y est agrammatical.
 
  
 
Même si la théorie de la non-veridicalité explique la distribution du TCL grec o-dhipote dans les contextes (15-16), il ne peut pas s’appliquer à d’autres TCLs trans-linguistiquement. Comme on l’a vu dans la section 2.1., et comme on le voit ci-dessous, le TCL français n’importe qu- est grammatical dans des contextes affirmatifs, autrement dits véridiques:1   
 
Même si la théorie de la non-veridicalité explique la distribution du TCL grec o-dhipote dans les contextes (15-16), il ne peut pas s’appliquer à d’autres TCLs trans-linguistiquement. Comme on l’a vu dans la section 2.1., et comme on le voit ci-dessous, le TCL français n’importe qu- est grammatical dans des contextes affirmatifs, autrement dits véridiques:1   
  
17. En somme, ce n’est pas des trésors que vous cherchez, c’est n’importe quoi. Ce qu’on trouve le plus dans la terre, personne ne veut le croire, ce sont des tas d’ordures. (dans Vlachou 2007)
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| (17)|| En somme, ce n’est pas des trésors que vous cherchez, c’est n’importe quoi. Ce qu’on trouve le plus dans la terre, personne ne veut le croire, ce sont des tas d’ordures. (dans Vlachou 2007)
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===[[Non-individuation]]===
 
===[[Non-individuation]]===
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Dans (18a) par exemple, le locuteur se réfère à un livre précis que Marie a apprécié ce qui rend la situation référentielle. La théorie de la non-individuation prédit alors correctement que n’importe qu- n’y est pas grammatical (18b):   
 
Dans (18a) par exemple, le locuteur se réfère à un livre précis que Marie a apprécié ce qui rend la situation référentielle. La théorie de la non-individuation prédit alors correctement que n’importe qu- n’y est pas grammatical (18b):   
  
18. a. Marie a apprécié un livre.
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| (18) ||a.|| Marie a apprécié un livre.
        b. *Marie a apprécié n’importe quel livre.   
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|  ||      b.|| *Marie a apprécié n’importe quel livre.   
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Cependant, comme on l’a déjà vu plusieurs fois, n’importe qu- est grammatical dans des contextes affirmatifs dans lesquels la situation est référentielle :   
 
Cependant, comme on l’a déjà vu plusieurs fois, n’importe qu- est grammatical dans des contextes affirmatifs dans lesquels la situation est référentielle :   
  
19. Oh, tante Berthe, je suis un monstre, pardonnez-moi… j’ai perdu la tête, j’ai dit n’importe quoi… C’est cet air que vous aviez, si froid, si hostile…
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| (19)|| Oh, tante Berthe, je suis un monstre, pardonnez-moi… j’ai perdu la tête, j’ai dit n’importe quoi… C’est cet air que vous aviez, si froid, si hostile…
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==La sémantique de TCLs==
 
==La sémantique de TCLs==
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Les indéfinis français quoi que ce soit (qu-que ce soit) et n’importe qu- expriment l’élargissement. Considérons les exemples ci-dessous :   
 
Les indéfinis français quoi que ce soit (qu-que ce soit) et n’importe qu- expriment l’élargissement. Considérons les exemples ci-dessous :   
  
20. Je fumais beaucoup trop. J’ai cessé tout à coup, me prenant, si je puis dire, par surprise. Il n’y eût pas eu moyen autrement. On ne renonce pas petit à petit à quoi que ce soit.3
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| (20)|| Je fumais beaucoup trop. J’ai cessé tout à coup, me prenant, si je puis dire, par surprise. Il n’y eût pas eu moyen autrement. On ne renonce pas petit à petit à quoi que ce soit.3
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21. Je fumais beaucoup trop. J’ai cessé tout à coup, me prenant, si je puis dire, par surprise. Il n’y eût pas eu moyen autrement. On ne renonce pas petit à petit à quelque chose.
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| (21)|| Je fumais beaucoup trop. J’ai cessé tout à coup, me prenant, si je puis dire, par surprise. Il n’y eût pas eu moyen autrement. On ne renonce pas petit à petit à quelque chose.
 
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| (22)|| La porte du Temple doit rester fermée! ergotait la Gazette. On n’ouvre pas à n’importe qui!
 
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22. La porte du Temple doit rester fermée! ergotait la Gazette. On n’ouvre pas à n’importe qui!
 
 
 
 
  
 
Le locuteur dans (20) asserte que rien ne s’arrête graduellement. Cela est vrai indépendamment de la nature de notre habitude. Le fait que le locuteur a arrêté de fumer brusquement (chose qui le surprend) suggère que même l’habitude de fumer (qui est une habitude difficile à abandonner) n’échappe pas à la règle que le locuteur exprime.
 
Le locuteur dans (20) asserte que rien ne s’arrête graduellement. Cela est vrai indépendamment de la nature de notre habitude. Le fait que le locuteur a arrêté de fumer brusquement (chose qui le surprend) suggère que même l’habitude de fumer (qui est une habitude difficile à abandonner) n’échappe pas à la règle que le locuteur exprime.
  
L’interprétation de (20) indique que qu-que ce soit introduit un ensemble d’*alternatives* pertinentes et impertinentes élargi tout au long d’une dimension contextuellement donnée. Dans (20), la dimension est formée par ‘habitudes difficiles à arrêter’ et ‘habitudes faciles à arrêter’. L’habitude de fumer est difficile à quitter. Normalement, les habitudes qui sont difficiles à arrêter s’arrêtent graduellement. Selon l’auteur, même ces habitudes sont arrêtées tout à coup, et l’habitude de fumer n’est pas une exception.
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L’interprétation de (20) indique que qu-que ce soit introduit un ensemble d’[[alternative|alternatives]] pertinentes et impertinentes élargi tout au long d’une dimension contextuellement donnée. Dans (20), la dimension est formée par ‘habitudes difficiles à arrêter’ et ‘habitudes faciles à arrêter’. L’habitude de fumer est difficile à quitter. Normalement, les habitudes qui sont difficiles à arrêter s’arrêtent graduellement. Selon l’auteur, même ces habitudes sont arrêtées tout à coup, et l’habitude de fumer n’est pas une exception.
  
 
Si on compare (20) avec (21) on voit que qu-que ce soit est un indéfini qui exprime l’élargissement. Il élargit l’interprétation de l’indéfini régulier quelque chose tout au long d’une dimension contextuelle. L’élargissement n’étant pas disponible pour quelque chose, la certitude qu’on arrête tout à coup toutes nos habitudes, sans aucune exception, n’est pas exprimée dans (21).
 
Si on compare (20) avec (21) on voit que qu-que ce soit est un indéfini qui exprime l’élargissement. Il élargit l’interprétation de l’indéfini régulier quelque chose tout au long d’une dimension contextuelle. L’élargissement n’étant pas disponible pour quelque chose, la certitude qu’on arrête tout à coup toutes nos habitudes, sans aucune exception, n’est pas exprimée dans (21).
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On définit alors les indéfinis qui expriment l’élargissement comme il suit :   
 
On définit alors les indéfinis qui expriment l’élargissement comme il suit :   
  
L’indéfini-TCL qui exprime l’élargissement
+
''L’indéfini-TCL qui exprime l’élargissement''
 
 
Un indéfini-TCL qui exprime l’élargissement implique un ensemble agrandi d’alternatives comparé à un indéfini régulier dans un contexte c. Supposons que l’indéfini régulier sélectionne une valeur de l’ensemble A d’alternatives qui sont contextuellement pertinentes {a1, a2,…,an} dans c. Alors
 
  
a. le TCL qui exprime l’élargissement sélectionne une valeur de l’ensemble A’ qui contient des alternatives contextuellement pertinentes et impertinentes tel que A ⊂ A’ et
+
Un indéfini-TCL qui exprime l’élargissement implique un ensemble agrandi d’alternatives comparé à un indéfini régulier dans un contexte c. Supposons que l’indéfini régulier sélectionne une valeur de l’ensemble A d’alternatives qui sont contextuellement pertinentes {a<sub>1</sub>, a<sub>2</sub>,…,a<sub>n</sub>} dans c. Alors
b. toutes les alternatives dans A’, sans aucune exception, peuvent être la valeur du TCL dans un contexte c.
+
# le TCL qui exprime l’élargissement sélectionne une valeur de l’ensemble A’ qui contient des alternatives contextuellement pertinentes et impertinentes tel que A ⊂ A’ et
 +
# toutes les alternatives dans A’, sans aucune exception, peuvent être la valeur du TCL dans un contexte c.
  
 
Une alternative est contextuellement pertinente si et seulement si elle est normalement considérée dans un contexte précis. La pertinence ne peut pas être définie hors contexte; elle dépend toujours d’un contexte donné.
 
Une alternative est contextuellement pertinente si et seulement si elle est normalement considérée dans un contexte précis. La pertinence ne peut pas être définie hors contexte; elle dépend toujours d’un contexte donné.
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Vendler, Z. 1967. Linguistics in philosophy. Ithaca : Cornell University Press.
 
Vendler, Z. 1967. Linguistics in philosophy. Ithaca : Cornell University Press.
  
Vlachou, E. 2007. Free choice in and out of context: semantics and distribution of French, Greek and English free choice items [Choix libre dans et hors contexte: sémantique et distribution des termes de choix libre en français, grec et anglais]. Thèse de doctorat. Université Paris-Sorbonne & Université d’Utrecht. LOT dissertation series 156.  
+
Vlachou, E. 2006. Le puzzle des indéfinis en qu-.  Dans Indéfinis et prédication, F. Corblin, S. Ferrando, L. Kupferman (éds.), 235-249. Presses de l’Université de Paris-Sorbonne.
 +
 
 +
Vlachou, E. 2007. Free choice in and out of context: semantics and distribution of French, Greek and English free choice items [Choix libre dans et hors contexte: sémantique et distribution des termes de choix libre en français, grec et anglais]. Thèse de doctorat. Université Paris-Sorbonne & Université d’Utrecht. LOT dissertation series 156.
  
 
Zwarts, F. 1995. Nonveridical contexts. Linguistic Inquiry 25 : 286-312.
 
Zwarts, F. 1995. Nonveridical contexts. Linguistic Inquiry 25 : 286-312.

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par Evangelia Vlachou
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Introduction

Vendler (1967) a été le premier à observer que les langues naturelles possèdent des termes qui expriment la liberté de choix. Comparons les indéfinis une carte et n’importe quelle carte dans les phrases ci-dessus :

(1) Prends une carte!
(2) Prends n’importe quelle carte!

Dans les deux cas, le locuteur donne permission à son interlocuteur de prendre une carte. Dans (2), nous avons une information supplémentaire : la permission exprimée est valable pour toutes les cartes contextuellement pertinentes, sans aucune exception. Cette information n’étant pas explicitement disponible dans le cas de une carte (1), on a appelé les termes comme n’importe quelle des TCLs.

L’appellation TCL désigne aussi des termes qui sont agrammaticaux dans des contextes affirmatifs et grammaticaux dans des contextes modaux et génériques:

(3) *J’ai mangé quoi que ce soit.
(4) Mange quoi que ce soit!
(5) Quelque chat que ce soit a une queue.

La littérature alors distingue :

  • Une acception large et purement sémantique du terme TCL désignant une catégorie d’items qui expriment le libre choix indépendamment du contexte dans lequel ils apparaissent (voir la discussion de Vendler 1967 ci-dessous);
  • Une acception étroite du terme TCL pour se référer à des expressions qui sont agrammaticales dans des contextes véridiques et grammaticales dans des contextes modaux et génériques (voir Ladusaw 1979);

Ce besoin de caractériser une classe de termes comme TCLs d’après leur distribution a été suscité par l’étude des termes à polarité (TPs) dont la découverte a précédé celle des TCLs. Le point commun entre les TPs et les TCLs est qu’ils ont des propriétés distributionnelles limitées. Le TP très catholique, par exemple, est grammatical dans des contextes négatifs et agrammatical dans des contextes affirmatifs :

(6) a. Cette procédure n’est pas très catholique. (dans Fauconnier 1977)
b. *Cette procédure est très catholique.

L’agrammaticalité des TPs dans certains types de contextes a suscité la question générale suivante: sous quelles conditions sont-ils grammaticaux? Afin de répondre à cette question, les chercheurs se sont concentrés sur quatre axes différents: 1) le légitimateur, 2) le terme légitimé, 3) la relation entre le légitimateur et le légitimé, 4) la nature des phrases malformées avec des TCLs et des TPs.

Puisque les TCLs sont aussi des termes à distribution limitée, leur étude s’est aussi concentrée sur leurs conditions de grammaticalité, laissant de côté l’étude de leur sémantique de base. Les études sur cette question se distinguent en deux groupes. Le premier groupe essaie d’expliquer les propriétés distributionnelles des TCLs en termes de la sémantique du contexte dans lequel ils se trouvent en s’appuyant à l’hypothèse que les TCLs sont agrammaticaux dans des contextes affirmatifs. Le second groupe d’études analyse la distribution de TCLs en termes de leur sémantique lexicale. Ci-dessous, un aperçu des points principaux des théories de chacun de ces groupes est présenté.

La sémantique du contexte

Ci-dessous nous présentons les deux théories les plus saillantes qui ont analysé la distribution de TCLs en termes de la sémantique du contexte dans lequel ils apparaissent.


Connexion essentielle et imprécision contextuelle

Legrand (1975) a été le premier à observer que le TCL any est grammatical dans des contextes affirmatifs quand il se combine avec une proposition relative :

(7) She bought anything she needed at Carson’s.
Elle a acheté TCL elle avait besoin à Carson’s
Elle a acheté tout ce dont elle avait besoin de Carson’s.
(8) *She bought anything from Carson’s. (dans Legrand 1975)
Elle a acheté TCL de Carson’s

Le phénomène selon lequel any devient grammatical dans des contextes qui sont normalement hostiles s’appelle sous-déclenchement (subtrigging).

Selon Dayal (1998), le TCL anglais any est grammatical si est seulement si le contexte est imprécis. De plus, quand il est suivi d’une proposition relative dans un contexte affirmatif, il est agrammatical s’il n’y a pas de connexion essentielle entre la propriété décrite dans la proposition relative et la proposition principale.

Plus précisément, (9) est grammatical parce que l’ensemble de fleurs que l’interlocuteur éventuellement verra et cueillera n’est pas précis. Cet ensemble est bien précis dans (10) et c’est pour cela que cet exemple est agrammatical.

(9) You must pick any flower you see.
Tu dois cueillir TCL fleur tu vois
Tu dois cueillir toute fleur que tu verras.
(10) *You must pick any flowers in this bed.
Tu dois cueillir TCL fleurs sur ce lit

(11), à la différence de (12), est agrammatical parce qu’il n’y a pas de connexion essentielle entre le fait que les étudiants de Mary ont voté pour les Républicains et le fait que ces étudiants sont dans sa classe. Cette connexion est apparente dans (12) et c’est pour cela que l’exemple est grammatical.

(11) *Any student (who is) in Mary’s class happened to vote Republican.
TCL étudiant qui est dans Mary classe est arrivé de voter Républicains
(12) Anybody who is in Mary’s semantics seminar is writing a paper on polarity items.
TCL qui est dans Mary sémantique séminaire écrit un article sur polarité termes
Tout étudiant qui est dans la classe de Marie écrit un article sur les termes à polarité.

L’analyse de Dayal est séduisante car elle prend en compte une grande variété de contextes affirmatifs et de nécessité. Cependant, les données ci-dessous démontrent que son hypothèse n’est pas empiriquement fondée.

(13) By a strange twist of fate, any boy John was attracted to at the party last night happened to be straight.
Par un étrange changement de destin TCL garçon Jean a été attiré à à la fête hier soir est arrivé de être héréro
Par un changement étrange du destin, tout garçon qui a attiré Jean hier soir à la fête était hétéro. (de L. Horn, cité d’après Jayez et Tovena 2005)
(14) J’ai répondu n’importe quoi. International Caravaille Publicité. (dans Vlachou 2006, 2007)

(13) est grammatical même s’il n’y a pas de connexion essentielle entre la proposition relative et la proposition principale. De même, (14) est grammatical même si n’importe qu- se réfère à la chose précise que le locuteur a dit et, par conséquent, on n’a pas d’imprécision contextuelle.

Non-veridicalité

L’idée de la non-veridicalité pour les TCLs date de 1995 quand Zwarts a proposé que any soit grammatical dans un contexte si et seulement s’il est non-véridique. Giannakidou (2001) a adopté cette hypothèse en l’appuyant extensivement sur le TCL grec o,tidhipote (dorénavant o-dhipote):

(15) *Efagha o,tidhipote.
Ai mangé TCL
(16) Boris na fas o,tidhipote.
Peux subj manges TCL
Tu peux manger quoi que ce soit.

Un opérateur propositionnel est véridique si et seulement s’il implique que la proposition p est vraie. S’il ne l’implique pas, il est non-véridique. Dans (16) on ne sait pas si l’interlocuteur mangera quelque chose. Pour cette raison, le contexte dans (16) est non-véridique et o-dhipote est agrammatical. En revanche, quand on déclare qu’on a mangé quelque chose, on implique qu’il est vrai qu’on a mangé quelque chose. Par conséquent, le contexte dans (15) est véridique et le TCL o-dhipote y est agrammatical.

Même si la théorie de la non-veridicalité explique la distribution du TCL grec o-dhipote dans les contextes (15-16), il ne peut pas s’appliquer à d’autres TCLs trans-linguistiquement. Comme on l’a vu dans la section 2.1., et comme on le voit ci-dessous, le TCL français n’importe qu- est grammatical dans des contextes affirmatifs, autrement dits véridiques:1

(17) En somme, ce n’est pas des trésors que vous cherchez, c’est n’importe quoi. Ce qu’on trouve le plus dans la terre, personne ne veut le croire, ce sont des tas d’ordures. (dans Vlachou 2007)

Non-individuation

Selon Jayez et Tovena 2005, la non-individuation légitime les TCLs. Informellement, l’idée de la non-individuation implique que l’information transmise par une phrase ne peut pas être réduite à une situation référentielle, c’est à dire une situation dans laquelle des individus particuliers du monde réel satisfont la phrase (Jayez et Tovena 2005, 56).

Dans (18a) par exemple, le locuteur se réfère à un livre précis que Marie a apprécié ce qui rend la situation référentielle. La théorie de la non-individuation prédit alors correctement que n’importe qu- n’y est pas grammatical (18b):

(18) a. Marie a apprécié un livre.
b. *Marie a apprécié n’importe quel livre.

Cependant, comme on l’a déjà vu plusieurs fois, n’importe qu- est grammatical dans des contextes affirmatifs dans lesquels la situation est référentielle :

(19) Oh, tante Berthe, je suis un monstre, pardonnez-moi… j’ai perdu la tête, j’ai dit n’importe quoi… C’est cet air que vous aviez, si froid, si hostile…

La sémantique de TCLs

Dans les sections ci-dessus, nous avons présenté trois approches de la distribution de TCLs qui sont orientées vers le contexte. De cet aperçu, nous pouvons tirer les conclusions suivantes. Premièrement, les approches contextuelles se sont concentrées sur un TCL. Deuxièmement, elles n’ont pas examiné le comportement de TCLs dans une variété de contextes (voir contextes affirmatifs). Troisièmement, même si chacune d’entre elles est intéressante pour des raisons différentes, aucune de ces théories n’explique adéquatement la distribution de TCLs. Par conséquent, la sémantique du contexte n’est pas suffisante pour l’analyse de la distribution de TCLs.

Dans les sections ci-dessous nous analysons la sémantique de TCLs en nous appuyant sur le paradigme des TCLs du français.2


Elargissement

Les indéfinis français quoi que ce soit (qu-que ce soit) et n’importe qu- expriment l’élargissement. Considérons les exemples ci-dessous :

(20) Je fumais beaucoup trop. J’ai cessé tout à coup, me prenant, si je puis dire, par surprise. Il n’y eût pas eu moyen autrement. On ne renonce pas petit à petit à quoi que ce soit.3
(21) Je fumais beaucoup trop. J’ai cessé tout à coup, me prenant, si je puis dire, par surprise. Il n’y eût pas eu moyen autrement. On ne renonce pas petit à petit à quelque chose.
(22) La porte du Temple doit rester fermée! ergotait la Gazette. On n’ouvre pas à n’importe qui!

Le locuteur dans (20) asserte que rien ne s’arrête graduellement. Cela est vrai indépendamment de la nature de notre habitude. Le fait que le locuteur a arrêté de fumer brusquement (chose qui le surprend) suggère que même l’habitude de fumer (qui est une habitude difficile à abandonner) n’échappe pas à la règle que le locuteur exprime.

L’interprétation de (20) indique que qu-que ce soit introduit un ensemble d’alternatives pertinentes et impertinentes élargi tout au long d’une dimension contextuellement donnée. Dans (20), la dimension est formée par ‘habitudes difficiles à arrêter’ et ‘habitudes faciles à arrêter’. L’habitude de fumer est difficile à quitter. Normalement, les habitudes qui sont difficiles à arrêter s’arrêtent graduellement. Selon l’auteur, même ces habitudes sont arrêtées tout à coup, et l’habitude de fumer n’est pas une exception.

Si on compare (20) avec (21) on voit que qu-que ce soit est un indéfini qui exprime l’élargissement. Il élargit l’interprétation de l’indéfini régulier quelque chose tout au long d’une dimension contextuelle. L’élargissement n’étant pas disponible pour quelque chose, la certitude qu’on arrête tout à coup toutes nos habitudes, sans aucune exception, n’est pas exprimée dans (21).

Selon quelques locuteurs natifs, l’élargissement est exprimé également par n’importe qu-. Sous cette interprétation, le locuteur dans (22) asserte que la porte du temple doit rester fermée et que même quelqu’un de très spécial n’est pas une exception à cette règle.

On définit alors les indéfinis qui expriment l’élargissement comme il suit :

L’indéfini-TCL qui exprime l’élargissement

Un indéfini-TCL qui exprime l’élargissement implique un ensemble agrandi d’alternatives comparé à un indéfini régulier dans un contexte c. Supposons que l’indéfini régulier sélectionne une valeur de l’ensemble A d’alternatives qui sont contextuellement pertinentes {a1, a2,…,an} dans c. Alors

  1. le TCL qui exprime l’élargissement sélectionne une valeur de l’ensemble A’ qui contient des alternatives contextuellement pertinentes et impertinentes tel que A ⊂ A’ et
  2. toutes les alternatives dans A’, sans aucune exception, peuvent être la valeur du TCL dans un contexte c.

Une alternative est contextuellement pertinente si et seulement si elle est normalement considérée dans un contexte précis. La pertinence ne peut pas être définie hors contexte; elle dépend toujours d’un contexte donné.

Indiscrimination

L’élargissement n’est pas la seule interprétation de n’importe qu-. Il exprime également l’indiscrimination. Considérez l’exemple ci-dessous :

23. Le choix n’a pas été fait n’importe comment mais conformément à ce que laissaient prévoir les caractères sociologiques de ces indécis : niveau de vie, résidence, religion.

N’importe qu- n’exprime pas l’indiscrimination. Sinon le locuteur asserterait que le choix en question n’a pas été fait d’aucune manière (voir définition ci-dessus). Cependant, ce n’est pas la bonne interprétation pour (23) qui s’interprète comme il suit: un agent implicite a fait un choix et ce choix est arbitraire.

L’indiscrimination implique la probabilité égale entre des alternatives. Voici la définition de l’indiscrimination:

Indiscrimination

L’indiscrimination implique la sélection arbitraire par un agent d’une entité d’un ensemble d’alternatives. Considérez un ensemble d’alternatives {a1, a2,…,an}. Un agent choisit arbitrairement dans cet ensemble ssi la probabilité que cet agent choisisse une alternative an est 1/n, où n est la somme des alternatives.

*Indistinction* et *dépréciation*4

L’indistinction et la dépréciation sont deux autres interprétations de la classe des TCLs :

24. Le malade était archifoutu, seulement voilà, ce n’était pas n’importe quel malade. C’était Malaussène. […] mais Malaussène c’est Malaussène.


N’importe quel malade n’exprime ni l’élargissement ni l’indiscrimination. S’il exprimait l’elargissement, (24) signifierait que Malaussène n’est pas un malade. Selon la définition de l’indiscrimination donnée dans la section précédente, l’indiscrimination implique qu’un agent fait un choix. Comme le prédicat était dans (24) n’est pas agentif, l’indiscrimination n’y est pas exprimée. N’importe quel malade peut soit se traduire par un malade moyen soit par un mauvais malade. Benjamin Malaussène est la personnalité centrale dans La Petite Marchande de Prose, écrit par Daniel Pennac en 1989. Il est admiré par la Reine Zabo est une personne très intelligente. Par conséquent, elle n’est ni moyenne ni mauvaise. Quand une entité est caractérisée comme moyenne, elle a toutes les propriétés (qui sont contextuellement pertinentes) à un degré près de celui des autres entités du même genre. Il s’agit de la notion de l’indistinction. Une entité qui est mauvaise se trouve au dessous d’une certaine norme qui définit ce qui est le bon. Il s’agit de la notion de la dépréciation:5

  • Indistinction*

L’indistinction implique qu’une entité est moyenne dans un contexte c. Supposons que

1. le TCL sélectionne une valeur d’un ensemble A d’alternatives qui sont contextuellement pertinentes {a1, a2,…,an} dans c, 2. les membres de A sont des instanciations du genre G avec des propriétés pertinentes P1, P2,…,Pn, 3. le moyen degré auquel les entités d’A ont les propriétés P1, P2,…,Pn est défini par dP1, dP2,…,dPn.

Une entité moyenne est membre de A et a les P1, P2,…,Pn à un degré qui est près de dP1, dP2,…,dPn du point de vue du locuteur.

  • Dépréciation*

La dépréciation implique qu’une entité est au dessous d’une norme dans un contexte c. Supposons qu’un ensemble A {a1, a2,…,an} d’alternatives est ordonné selon une relation ≤ qui est contextuellement pertinente. Si an indique une entité qui est bonne de même niveau que le référent du TCL, les alternatives a1, a2,…,an-1 < an indiquent des entités qui sont inférieures à ce niveau du point de vue du locuteur.

Comme on le voit ci-dessous, n’importe qu- n’est pas le seul TCL qui exprime l’indistinction:

25. Cette journée de Noël ne différait pas beaucoup d’un dimanche quelconque : deux sardines, la part de crème de gruyère et l’orange supplémentaire en déjeuner, la promenade l’après-midi au lieu du matin, et puis c’est marre!


Un dimanche quelconque (dorénavant un N quelconque) exprime aussi l’indistinction. (25) s’interprète comme il suit: la journée de Noël en question n’était pas différente d’un dimanche moyen. Comme c’est le cas chaque dimanche, le locuteur a mangé deux sardines, la part de crème de gruyère et l’orange supplémentaire, une orange et s’est promené.

*Ignorance*

L’ignorance est la cinquième interprétation de la classe des TCLs du français. Considérez l’exemple suivant :

26. On retrouve bien cette attitude dans ce jeu de cache-cache signalé par Mme Montessori chez les petits: il ne s’agit point de trouver le partenaire un endroit quelconque, mais bien à une place déterminée par avance: si l’adulte se cache vraiment, l’enfant est déçu!

Un N quelconque n’exprime pas l’indistinction. Sinon, (26) asserterait que les enfants ne cherchent pas leur partenaires dans une place moyenne mais dans une place qui est bien différente des autres cachettes possibles. Il s’agit évidemment d’une interprétation qui ne correspond pas à celle de (26). En réalité, le locuteur déclare qu’il faut que les enfants ne cherchent pas leur partenaire dans un endroit qu’ils ignorent complètement. Au contraire, les partenaires doivent se cacher dans un des endroits qui sont bien connus aux enfants. Conséquemment, un endroit quelconque exprime l’ignorance et la négation nie exactement cette valeur. L’ignorance se définit comme il suit:

  • Ignorance*

L’ignorance implique qu’il y a une variation relative aux alternatives épistémiques d’un individu dans w en ce qui concerne la valeur du TCL dans w.

De la sémantique du TCL à sa distribution

Dans les sections ci-dessus nous avons discuté la sémantique des TCLs en nous appuyant sur le paradigme français. Les données présentées dans cette section démontrent qu’un TCL est grammatical dans un contexte donné si et seulement si au moins une de ses valeurs sémantiques est compatible avec le contexte. 6

Celui qui étudie la distribution des TCLs du français est confronté à des puzzles comme celui-ci-dessous :

27. *J’ai mangé quoi que ce soit. (mentionné aussi sous (3))

28. J’ai répondu n’importe quoi. International Caravaille Publicité. (mentionné aussi sous (14))

29. Jean-François chantonna sur un air quelconque : Je l’appelais ma rose de Bou Saod […].

30. Je fumais beaucoup trop. J’ai cessé tout à coup, me prenant, si je puis dire, par surprise. Il n’y eût pas eu moyen autrement. On ne renonce pas petit à petit à quoi que ce soit. (mentionné aussi sous (20))

31. Le choix n’a pas été fait n’importe comment mais conformément à ce que laissaient prévoir les caractères sociologiques de ces indécis : niveau de vie, résidence, religion. (mentionné aussi sous (23))

32. On retrouve bien cette attitude dans ce jeu de cache-cache signalé par Mme Montessori chez les petits: il ne s’agit point de trouver le partenaire un endroit quelconque, mais bien à une place déterminée par avance: si l’adulte se cache vraiment, l’enfant est déçu! (mentionné aussi sous (26))


Qu-que ce soit est agrammatical dans des contextes affirmatifs et grammatical dans des contextes négatifs. En revanche, n’importe qu- et un NP quelconque sont grammaticaux dans des contextes affirmatifs et négatifs. Ceci est dû à la différence sémantique entre ces trois TCLs. L’élargissement surgit dans des contextes qui permettent l’agrandissement d’un ensemble d’alternatives contextuellement pertinentes vers l’ensemble exhaustif des alternatives sans aucune exception. Cependant, les contextes affirmatifs ne permettent pas d’inférences d’ensembles à des sous-ensembles :

33. Jean a mangé des pâtes ou une salade. -/→ Jean a mangé des pâtes.

Puisque l’élargissement n’y peut pas surgir, qu-que ce soit est agrammatical dans (27). Il est grammatical dans (30) parce que l’élargissement peut y être exprimé. Le contexte négatif est monotone décroissant. Comme tout contexte monotone décroissant, il permet des inférences d’un ensemble d’ alternatives à chacun de ses sous-ensembles:

34. Jean n’a pas mangé de pâtes. → Jean n’a pas mangé de pâtes italiennes.


Par conséquent, toutes les alternatives, sans aucune exception, peuvent être la valeur de qu-que ce soit dans (30). Pour cette raison, il y est grammatical.

N’importe qu- et un N quelconque sont grammaticaux dans des contextes affirmatifs grâce à leur sémantique. Sous l’interprétation de l’indiscrimination, (28) signifie que le locuteur a répondu quelque chose sans vraiment y penser. Sous l’interprétation de la dépréciation, il a répondu quelque chose de mauvais. L’élargissement ne surgit pas dans (28) pour la même raison qu’il ne le fait pas dans (28). L’indistinction n’y surgit pas pour des raisons pragmatiques. Sinon (28) signifierait que le locuteur a dit quelque chose qui a toutes les propriétés à un degré près du degré moyen auquel d’autres alternatives les ont. Puisque au moins une des valeurs sémantiques de n’importe qu- surgit dans (28), il y est grammatical.

(29) est grammatical parce que la sémantique d’un N quelconque est compatible avec le contexte. Sous l’interprétation d’ignorance, le locuteur asserte que Jean-François chantonna sur un air dont il ne se rappelle pas. Sous l’interprétation de l’indistinction, Jean-François chantonna sur un air que le locuteur ne pouvait pas distinguer.

Comme nous l’avons expliqué dans les sections ci-dessus, au moins une des valeurs sémantiques de n’importe qu- et un N quelconque sont disponibles dans (31-32). N’importe comment exprime l’indiscrimination tandis que un endroit quelconque exprime l’ignorance. Pour cette raison, ces deux phrases sont grammaticales.

En conclusion, Les TCLs introduisent des alternatives. Selon leur(s) valeur(s) sémantique(s), ils indiquent des manières différentes à se référer à ces alternatives. De plus, la distribution des TCLs dépend de l’interaction entre leur sémantique et la sémantique mais aussi la pragmatique d’un contexte donné.

Conclusion

Cet article présente les aspects les plus importants de la classe de termes de choix libre. Dans un premier temps, nous avons donné un aperçu historique des recherches sur les TCLs. Deuxièmement, nous avons discuté les approches qui se spécialisent sur la sémantique de contextes dans lesquels les TCLs sont (a)grammaticaux. Ensuite nous avons analysé la sémantique de TCLs. Finalement, nous avons démontré que la théorie de la compatibilité pour les TCLs constitue une bonne voie à poursuivre pour l’analyse de leur distribution.


Références

Dayal, V. 1998. Any as inherently modal. Linguistics and philosophy 21: 353-422.

Fauconnier, G. 1977. Polarité syntaxique et sémantique. Linguisticae Investigationes 1: 1-38.

Giannakidou, A. 2001. The meaning of free choice. Linguistics and philosophy: 24: 659-735.

Ladusaw, W. 1979. Polarity sensitivity as inherent scope relations. New York: Garland Publishing.

Legrand, J. E. 1975. Or and any: the semantics and syntax of two logical operators. Thèse de doctorat. Université de Chicago.

Vendler, Z. 1967. Linguistics in philosophy. Ithaca : Cornell University Press.

Vlachou, E. 2006. Le puzzle des indéfinis en qu-. Dans Indéfinis et prédication, F. Corblin, S. Ferrando, L. Kupferman (éds.), 235-249. Presses de l’Université de Paris-Sorbonne.

Vlachou, E. 2007. Free choice in and out of context: semantics and distribution of French, Greek and English free choice items [Choix libre dans et hors contexte: sémantique et distribution des termes de choix libre en français, grec et anglais]. Thèse de doctorat. Université Paris-Sorbonne & Université d’Utrecht. LOT dissertation series 156.

Zwarts, F. 1995. Nonveridical contexts. Linguistic Inquiry 25 : 286-312.