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Car par définition un indice contribue à déterminer la [[dénotation]] et non le sens d'une expression. Mais nous verrons ci-dessous comment en fait, dans le cadre d'une modélisation de la conversation, les indices ne sont pas complètement déconnectés du contexte. | Car par définition un indice contribue à déterminer la [[dénotation]] et non le sens d'une expression. Mais nous verrons ci-dessous comment en fait, dans le cadre d'une modélisation de la conversation, les indices ne sont pas complètement déconnectés du contexte. |
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par Laurent Roussarie |
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Sommaire
Introduction et définition
La notion de contexte est fondamentale et quasi-omniprésente en analyse linguistique ; nous essaierons ici de la cerner par rapport à la question de l'interprétation sémantique1. Le contexte peut se définir en adoptant deux approches distinctes produisant alternativement une définition empirique et une définition théorique. Ces définitions ne s'opposent pas mais se complètent mutuellement.
On peut dans un premier temps envisager le contexte comme étant :
- tout ce qui environne une phrase ou un énoncé2.
Plus précisément, on le qualifiera comme l'ensemble des objets (concrets ou abstraits) et des circonstances qui sont présents lors de la production d'un énoncé. Le contexte est là en quelque sorte un « observable ». Il s'agit donc une vision emprique, pré-théorique et qui n'est pas spéficiquement linguistique (on peut parler de la même manière du contexte politique ou social d'un événement historique, etc.). Pour circonscrire cette définition au domaine linguistique, on peut énumérer les éléments qui sont a priori pertinents pour l'activité langagière : les participants de la conversation (auxquels on devra ajouter les « spectateurs » et le « décor »), des connaissances du monde (dites encyclopédiques) générales ou factuelles, propres aux locuteurs ou présumément partagées, les portions de discours déjà énoncées ou ultérieures, etc. Et notons dès à présent que cette définition situe clairement le contexte dans le champ de la pragmatique (au moins), puisqu'on le repère par rapport à la production (forcément contingente) d'un énoncé, ie à un acte de langage3. Le contexte permet également de caractériser la notion d'énoncé par opposition à celle de phrase (ou d'expression) : un énoncé est une instance (token) de phrase singularisée par un contexte donné ; autrement dit : énoncé = phrase + contexte (cf. Ducrot (1984)).
Pour affiner cette définition en l'intégrant dans une théorie sémantique, il convient d'abord de se demander comment le contexte intervient dans la description du sens linguistique et, entre autres, quel rôle il joue dans l'interprétation. Une réponse assez communément admise4 peut nous donner un élément de définition :
- Le contexte est tout ce qui en dehors du code linguistique contribue à déterminer le sens d'un énoncé ou d'une expression.
Plusieurs remarques ici s'imposent. D'abord, par code linguistique il faut entendre essentiellement les règles d'analyse compositionnelles (la « grammaire » sémantique), qui sont elles-mêmes en mesure de construire un sens (au moins partiel) pour une forme linguistique. La définition indique donc que le contexte vient compléter ou, dans certains cas, corriger voire remplacer cette première analyse du sens. Cela implique une conception assez large du sens ou de la signification, et qui rappelle ce que Grice identifie comme speaker meaning (ce que veut dire le locuteur) par opposition à sentence meaning (ce que veut dire une phrase), ou encore ce qu'Austin et Searle définissent comme la signification illocutoire, par opposition au sens litteral ou conventionnel. La connexion à la pragmatique est ainsi confirmée.
Deuxièmement, la détermination du sens à laquelle prend part le contexte peut prendre divers aspects. Cela peut être la levée d'une ambiguïté (lexicale ou syntaxique), la réduction d'une polysémie, la précision d'une expression vague, la résolution d'une anaphore ou d'un déictique, la complétion d'une ellipse, le liage ou l'accommodation d'une présupposition, le calcul d'une implicature conversationnelle, d'un sous-entendu ou d'un acte de langage indirect, la reconnaissance d'un lien de pertinence ou de cohérence, etc. On peut supposer que le traitement formel du contexte dans la théorie aura des implémentations différentes pour satisfaire ces différentes tâches.
Ensuite, en appliquant techniquement la définition, on devrait exclure de la notion de contexte les indices (par exemple : le modèle ou un monde possible de référence). Car par définition un indice contribue à déterminer la dénotation et non le sens d'une expression. Mais nous verrons ci-dessous comment en fait, dans le cadre d'une modélisation de la conversation, les indices ne sont pas complètement déconnectés du contexte.
Il faut également souligner que notre définition est incomplète, dans la mesure où elle tend à privilégier l'interprétation. Si on se place du point de vue de la production, on sait aussi que le contexte peut contribuer à déterminer la forme d'un énoncé, à savoir sa construction syntaxique et sa structure informationnelle. Ce rôle prend toute son importance à travers la notion d'appropriation contextuelle (discourse felicity) qui induit une structuration précise du contexte dans une perspective dialogique (voir à ce sujet Marandin (2005)).
Enfin, si la forme et le sens d'un énoncé dépendent du contexte, il est nécessaire d'ajouter qu'il existe un lien de dépendance inverse. En effet le contexte a également cette propriété d'être affecté, au moins potentiellement, par l'occurrence des énoncés qu'il environne. Par exemple lorsqu'un locuteur pose une question dans un contexte donné, à l'issue de l'accomplissement de cet acte de langage, le contexte devient tel que l'allocutaire est invité à (ou tenu de) fournir une réponse. De même, à la suite d'une assertion, l'allocutaire qui l'interprète et l'accepte apprend une information, ce qui rend plus précis l'ensemble des connaissances contextuellement partagées par les interlocuteurs. Et si un énoncé introduit un référent de discours (par une expression référentielle, un indéfini ou toute expression idoine) celui-ci vient alors s'ajouter à l'ensemble des antécédents possibles pour les anaphores à venir dans le discours. Une théorie de l'interprétation qui intègre la dimension contextuelle se devra donc de rendre compte de ce potentiel de changement de contexte véhiculé par le contenu d'un énoncé (ce que font les théories de sémantique dynamique).
Les sections suivantes présentent quelques formalisations de différents aspects du contexte, présentation qui est loin d'être exhaustive.
Contextes en sémantique formelle
Contexte d'énonciation
Voir contexte d'énonciation et logique des démonstratifs.
Parler de contexte d'énonciation peut sembler pléonastique : par définition (empirique) toute énonciation se réalise dans un contexte et le contexte est ce qui singularise une énonciation.
Cependant, le terme peut prendre une acception plus restreinte dans le cadre de formalismes intensionnels étendus qui intègrent une composante contextuelle (Montague 1972, Kaplan 1978a,b). Dans ce cas, le contexte d'énonciation se ramène à une série d'informations qui permettent de determiner la référence des expressions indexicales (je, tu, ici, là, maintenant, hier, les démonstratifs, etc.). Formellement, il se présente comme une liste d'entités du modèle. On peut également le voir comme une fonction qui interprète les variables indexicales du langage. Ainsi, si on le note c, on a :
- c(je) = un individu (le locuteur)
- c(tu) = un individu (l'allocutaire)
- c(ici) = une portion d'espace (le lieu où se trouve le locuteur)
- c(maintenant) = un instant (celui de l'énonciation)
- etc.
Un contexte c semble donc fonctionner comme un indice qui permet de calculer la valeur sémantique (ie l'extension) d'une expression, ce que l'on notera [[ α ]] M,w,c (où w est un indice intensionnel). Cependant, Kaplan montre, contra Montague entre autres, que c est « plus » qu'un indice, car de c dépendent non seulement l'extension (la dénotation) mais aussi l'intension (le sens) des expressions. Ainsi l'intension de « Va, je ne te hais point », lorsque prononcée dans le Cid, n'est pas équivalente à « le locuteur ne hait pas l'allocutaire », mais précisément à « Chimène ne hait pas Rodrigue ». Par conséquent, l'intension d'une expression se note [[ α ]] M,c, qui est une fonction sur les indices w. Quant à [[ α ]] M, cela constitue ce que Kaplan appelle le caractère de l'expression, qui est une fonction des contextes vers les intensions. Le caractère est seulement ce que la sémantique compositionnelle standard peut calculer, en l'absence de la connaissance précise du contexte.
Contexte conversationnel
Voir contexte conversationnel et common ground.
Quand un locuteur énonce une assertion, il fait normalement un commentaire sur le monde. Dans ce cas, l'indice w n'est pas n'importe quel monde, mais ce que l'on appelle de le monde réel, et plus exactement ce que le locuteur tient pour le monde réel. Ce monde est donné contextuellement puisqu'il dépend du locuteur. C'est pourquoi Kaplan inclut dans les entités de c un monde particulier, notons le w0, qui est celui dans lequel le locuteur se situe. Ainsi on évalue une phrase dite indicative5 avec w = w0 (le monde intensionnel identifié au monde contextuel).
Cependant, un monde possible est formellement une description complète de la réalité. Autrement dit, savoir exactement quel est le monde w0 (réel) parmi tous les mondes possibles revient à être omniscient, ce qui n'est évidemment jamais le cas d'un locuteur. Les connaissances (sur le monde) que peut avoir un locuteur se ramène en fait à un ensemble de propositions (très grand mais fini) : ce sont toutes les propositions qu'il tient pour vraies. En termes de mondes w, il s'agit d'un ensemble d'ensembles de mondes, qui par intersection globale donne un ensembles de mondes, parmi lesquels le locuteur sait que w0 figure, sans savoir exactement lequel c'est. Plus un locuteur sait de choses, plus cet ensemble rétrécit, car plus son ensemble de propositions connues augmente.
C'est sur cette idée que Stalnaker (1978 entre autres) fonde sa théorie pragmatique du contexte conversationnel. Les partenaires d'une conversation savent (au moins par présomption) qu'ils partagent des informations. C'est un ensemble de propositions, l'intersection commune des savoirs propres des interlocuteurs, ce que Stalnaker nomme le common ground. Et encore par intersection, cet ensemble de propositions donne un ensemble de mondes, l'ensemble contextuel (context set). Les propositions du common ground sont par définition les présuppositions des interlocuteurs.
Par conséquent, en contexte conversationnel, une proposition assertée doit être évaluée par rapport à un monde de l'ensemble contextuel (les autres mondes ne sont pas pertinents pour la conversation). Mais cela permet aussi de définir une contribution sémantique (ou pragmatique) dynamique des assertions. Une proposition assertée, et acceptée comme vraie par l'allocutaire, détermine un ensemble de mondes possibles (son intension) dont le rôle et l'effet sont de réduire, par intersection, l'ensemble contextuel.
Cette vision dynamique du contexte a pu être étendue à d'autres types d'actes de langage. Par exemple, Groenendijk & Stokhof (1989) et Groenendijk (1999) proposent qu'une interrogative a pour effet de partitionner l'ensemble contextuel, chaque sous-ensemble de la partition correspondant à une réponse possible (une proposition). La réponse correcte (contextuellement) à la question est celle qui correspond au sous-ensemble contenant w0.
Etant donné que la formalisation par (ensembles de) mondes possibles permet d'encoder tout type d'information, cette modélisation du contexte permet d'intégrer le rôle des connaissances encyclopédiques dans une théorie sémantico-pragmatique formelle.
Contexte discursif
Voir contexte discursif et sémantique dynamique.
La conception dynamique du contexte de Stalnaker rend compte du fait qu'en conversation ou en discours, le contexte (common ground) est modifié par un énoncé. Il rend également compte de la dépendance contextuelle de l'interprétation sémantique d'un énoncé (voir détails in Stalnaker (1978)), d'une manière proche de celle de Kaplan. Mais elle ne capte pas (du moins pas explicitement) un fait important de la dynamique de l'interprétation.
On sait qu'une phrase qui contient une expression anaphorique ne peut être interprétée que par rapport au contexte, et plus précisément aux autres phrases qui constituent le discours entier, car c'est souvent là qu'on trouvera son antécédent. L'ensemble contextuel de Stalnaker a pour fonction (notamment) d'enregistrer la contribution des phrases <math>P_1, P_2,..., P_{i-1}</math> pour l'interprétation de <math>P_i</math> dans un discours <math>P_1, P_2,..., P_i,..., P_n</math>. Mais ces contributions étant formalisées en termes de mondes possibles, elles ne concernent que les conditions de vérité des phrases (ie leurs intensions). Or cela n'est pas suffisant, comme le montre le fameux exemple de B. Partee :
(1) | a. | J'ai retrouvé mes dix billes sauf une. |
b. | Elle doit être sous le canapé. | |
(2) | a. | J'ai retrouvé neuf de mes dix billes. |
b. | ?? Elle doit être sous le canapé. |
(1a) et (2a) sont sémantiquement (vériconditionnellement) équivalentes, mais la théorie doit expliquer pourquoi le contexte (2a) ne permet pas (ou très mal) l'interprétation de (2b). La solution donnée par les diverses incarnations de la sémantique dynamique est que l'interprétation des phrases en discours est aussi sensible à la structure (ou la forme) linguistique du contexte (structure qui n'est pas complètement déterminée par la structure syntaxique des phrases). C'est ce qui conduit parfois à parler de contexte linguistique ou discursif, et c'est par rapport à cette notion que l'on qualifie la contribution sémantique dynamique de potentiel de changement de contexte (context change potential ou CCP).
Le formalisme dynamique le plus connu est certainement celui de la DRT (Kamp 1981) dans lequel: 1) les discours (et donc les contextes discursifs) et les phrases à interpréter sont représentés sémantiquement par le même type d'objets (les DRS), et 2) ces objets présentent des informations structurées (en une forme simple de conditionnement de l'information). La contribution sémantique d'une phrase consiste alors en la façon dont sa DRS fusionne avec la DRS du contexte. Voir l'entrée DRT pour plus de détails.
Le point commun de tous les formalismes dynamiques est qu'un contexte discursif est assimilable à un ensemble de fonctions d'assignation. En effet, dans cette perspective, un contexte doit proposer les valeurs des référents de discours qui sont disponibles comme antécédents pour une reprise anaphorique ultérieure. Et assigner des valeurs aux variables (ie les référents de discours) est la raison d'être d'une fonction d'assignation. Un contexte où un référent n'est pas disponible est un ensemble de fonctions qui ne lui assigne aucune valeur appropriée. Le potentiel de changement de contexte d'une phrase consiste en une relation entre ensembles de fonctions d'assignation : la définition d'une valeur pour un référent introduit (par un indéfini par exemple) ou son exclusion (par une négation par exemple).
Il est à noter que ce mécanisme, en gérant les valeurs autorisées pour les variables, doit également permettre de rendre compte formellement des restrictions locales des domaines de quantification6, ainsi que des phénomènes de cadres de discours (Charolles 1997) qui sont intrinsèquement contextuels.
Contexte et modalités
Voir modalité et logique modale
Les modalités en langue naturelle doivent aussi s'interpréter relativement au contexte. Cela apparaît à aux moins deux égards. D'abord les matériaux linguistiques qui expriment des modalités sont souvent polysémiques quant au type de modalité mis en jeu. Par exemple, le verbe pouvoir dans :
(3) | Alice peut jouer de la trompette. |
exprime une possibilité soit épistémique (Alice est peut-être en train d'en jouer), soit radicale (Alice est capable d'en jouer), soit déontique (Alice a le droit d'en jouer). Le verbe pouvoir n'est probablement pas ambiguë, c'est, selon Kratzer (1981), un paramètre contextuel qui détermine le type de modalité.
Les définitions aléthiques des modalités disent qu'une phrase nécessaire □P est vraie ssi P est vraie pour tout monde possible et qu'une phrase possible ◇P est vraie ssi P est vraie pour au moins un monde. Par conséquent, seules les tautologies seraient nécessaires et toutes les phrases possibles seraient trivialement vraies. Cela ne reflète pas la réalité linguistique.
La formalisation de Kratzer propose une solution via notamment la notion de base modale. Comme pour la quantification sur les individus, les modalités quantifient sur des domaines de mondes possibles localement restreints. Une base modale correspond à un ensemble de mondes possibles distingué contextuellement et les conditions de vérité d'une phrase modale n'examinent que ces mondes7. Pour une modalité épistémique, la base modale coïncide probablement avec le common ground, c'est l'ensemble de tous les mondes compatibles avec ce que sait le locuteur ; pour une modalité radicale, c'est l'ensemble de tous les mondes compatibles avec le cours normal et stéréotypique des choses ; et pour une modalité déontique, c'est l'ensemble de tous les mondes idéaux qui vérifient les lois et les commandements pris en compte. Le choix d'une base modale dépend des intentions communicatives du locuteur et du monde dans lequel il se situe.
Formellement une base modale est une fonction qui à chaque monde possible associe un ensemble de monde, et c'est un paramètre nécessaire à l'interprétation sémantique. Si b est une base modale donnée, la valeur sémantique de α se notera alors [[ α ]] M,w,b,c (il faut aussi ajouter dans les paramètres une fonction d'assignation g si α contient une variable libre)8.
La dépendance contextuelle des modalités s'illustre encore davantage avec le phénomène de la subordination modale (Roberts 1989) où une phrase donnée doit être interprétée par rapport à une base modale déterminée (filtrée) par une phrase antérieure du discours.
Conclusion
tbd
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Références
Généralités :
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- Ducrot, O. (1984). Le dire et le dit. Editions de Minuit, Paris.
- Kadmon, N. (2001). Formal Pragmatics: Semantics, Pragmatics, Presupposition and Focus. Blackwell, Oxford.
- Levinson, S. C. (1983). Pragmatics. Cambridge University Press, Cambridge.
- Roberts, C. (2004). Context in dynamic interpretation. In L. R. Horn & G. Ward (eds), The Handbook of Pragmatics, pp. 197-220. Blackwell, Malden, MA.
Contexte d'énonciation et indexicaux :
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- Kaplan, D. (1978a). Dthat. In P. Cole (ed.), Pragmatics, vol. 9 of Syntax and Semantics, pp. 221-243. Academic Press, New York.
- Kaplan, D. (1978b). On the logic of demonstratives. Journal of Philosophical Logic, 8:81-89.
- Montague, R. (1972). Pragmatics and intensional logic. In D. Davidson & G. Harman (eds), Semantics of Natural Language, Synthese Library, pp. 142-168. D. Reidel Publishing Company, Dordrecht, Holland.
Contexte conversationnel :
- Groenendijk, J. (1999). The logic of interrogation: Classical version. In T. Matthews & D. Strolovitch (eds), Proceedings of Semantics and Linguistic Theory (SALT) IX, pp. 109-126, Ithaca. Cornell University Press.
- Groenendijk, J. & Stokhof, M. (1989). Type-shifting rules and the semantics of interrogatives. In B. Partee & R. Turner (eds), Properties, Types and Meanings. Vol. 2: Semantic Issues, pp. 21-68. Kluwer Academic Publisher, Dordrecht.
- Stalnaker, R. C. (1978). Assertion. In P. Cole (ed.), Pragmatics, vol. 9 of Syntax and Semantics, pp. 315-332. Academic Press, New York.
- Stalnaker, R. C. (1999). Context and Content: Essays on Intentionality in Speech and Thought. Oxford University Press, Oxford & New York. (recueil d'articles)
- Marandin, J.-M. (2005). Formatage de l'information : focus et contexte. In F. Corblin & C. Gardent (eds), Interpréter en contexte, Traité IC2, pp. 31-79. Hermes Science Publications, Paris.
Contexte linguistique :
- Charolles, M. (1997). L'encadrement du discours. Univers, champs, domaines et espaces. Cahiers de recherche linguistique, 6:1-73. LanDisCo, Université Nancy 2.
- Groenendijk, J. & Stokhof, M. (1991). Dynamic predicate logic. Linguistics & Philosophy, 14(1):39-100.
- Groenendijk, J., Stokhof, M., & Veltman, F. (1996). Changez le contexte ! Langages, 123:8-29.
- Heim, I. (1982). The Semantics of Definite and Indefinite Noun Phrases in English. PhD thesis, University of Massachussetts, Amherst.
- Kamp, H. (1981). A theory of truth and semantic representation. In J. A. G. Groenendijk, T. M. V. Janssen, & M. B. J. Stokhof (eds), Formal Methods in the Study of Language. Part1, pp. 277-322. Mathematical Centre Tract, Amsterdam.
Contexte et modalité :
- Chierchia, G. & McConnell-Ginet, S. (1990). Meaning and Grammar: An Introduction to Semantics. MIT Press, Cambridge, MA.
- Kratzer, A. (1981). The notional category of modality. In H.-J. Eikmeyer & H. Rieser (eds), Words, Worlds, and Contexts. New Approaches to Word Semantics, pp. 38-74. Walter de Gruyter & Co., Berlin.
- Roberts, C. (1989). Modal subordination and pronominal anaphora in discourse. Linguistics & Philosophy, 12(6):683-721.
Notes
1 C'est pourquoi ce qui suit risque de ne pas recouvrir certaines valeurs du contexte, comme par exemple celle qui en syntaxe permet de définir la classe des grammaires indépendantes du contexte (context free).
2 On ne fait ici qu'exploiter l'étymologie du terme : le contexte est ce qui accompagne le « texte ».
3 La prise en compte du contexte peut d'ailleurs être un des critères définitoires de la discipline pragmatique. Voir par exemple Levinson (1983, Chapitre 1).
4 Cf. entre autres Ducrot (1984), Levinson (1983), Kadmon (2001), Roberts (2004).
5 En fait chez Kaplan, l'identification w = w0 est explicitement déclenchée par un opérateur modal traduisant l'adverbe actually.
6 Par exemple, dans un discours narratif, la phrase « tout le monde a attrapé un rhume » ne quantifie évidemment pas sur l'ensemble de l'humanité, mais sur un sous-ensemble d'individus mentionné ou saillant dans le contexte.
7 A ce titre, les bases modales sont proches des relation d'accessibilités entre mondes des modèles de Hintikka ou de Kripke (cf. logique modale). Mais ces relations sont généralement données par le modèle et non par le contexte. De plus, les bases modales de Kratzer sont aussi munies d'un ordre sur les mondes qui permet une analyse plus fine des modalités linguistiques.
8 Remarque : comme la base modale est donnée par le contexte, Chierchia & McConnell-Ginet (1990) proposent de l'assimiler à g, en ajoutant les mondes possibles au domaine de définition des fonctions d'assignation.