Incorporation (sémantique)

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par Claire Beyssade


Phénomènes empiriques et définitions

Données

Le terme incorporation, dans son sens non technique, est utilisé pour décrire des constructions dans lesquelles un verbe et un des ses arguments forment une unité particulièrement étroite, de forte cohésion. En morphosyntaxe, Sadock (1980) a montré qu'en Groenlandais occidental certains verbes et leurs objets directs semblent ne constituer qu'un seul mot morphologique, avec le verbe réalisé comme un suffixe nominal. On trouve des exemples comme (1) dans van Geenhoven (1998), et aussi chez Mithun (1984). En (1a), Angunguu et poisson sont deux constituants syntaxiques, chacun marqué par un cas, et fonctionnent comme deux arguments du verbe. En (1b), le sujet est au cas absolu mais le nom saumon est incorporé comme partie d'un verbe intransitif et n'a pas de marque casuelle.

(1) a. Angunguu-p aalisagaq neri-v-a-a Groenlandais occidental
Angunguu-ERGATIF poisson-ABSOLU manger-IND-[+TR]-IIISG
Angunguap mange (le / un) poisson
b. Arnajaraq aqualut-tur-p-u-q
Arnajaraq-ABSOLU saumon-manger-IND-[-TR]-IIISG
Arnajaraq mange du saumon

Le terme incorporation est interprété avec un sens plus étroit et technique, notamment par Baker (1988) : il parle d'incorporation quand il y a adjonction d'une catégorie lexicale X° à une autre catégorie lexicale Y°, l'adjonction étant motivée par l'impossibilité d'attribuer un cas à X° dans sa position d'origine. Massam (2001) discute des cas d'incorporation nominale en Niuean : comme dans cette langue on peut incorporer des noms modifiés soit par des adjectifs, soit par des relatives, donc des NP et pas seulement des N°, elle préfère parler de pseudo-incorporation. En (2), deux particularités justifient qu'on parle d'incorporation ou de pseudo-incorporation : l'objet ne porte pas de marque casuelle et il est adjacent au verbe, alors que le Niuean est une langue VSO.

(2) Ne inu kofe kono a Mele Niuean
Pst boire café amer Abs Mele
Mele a bu du café amer.

Analyse sémantique : la dénotation de propriété

Le problème peut être vu comme morphologique ou syntaxique, mais il a une contrepartie sémantique. On analyse couramment les verbes transitifs comme dénotant des relations entre individus. Ainsi, dans une phrase comme 'Jean aime Marie', le verbe dénote une relation entre deux individus particuliers, ici Jean et Marie. Un verbe intransitif dénote une propriété, ou, en d'autres termes, une relation unaire. McNally (1995) et van Geenhoven (1995) ont analysé les cas d'incorporation (tels (1b) ou (2)) comme des cas dans lesquels le verbe se combine non pas avec un argument de type individu (de type e), mais avec un argument dénotant une propriété, de type (e,t). Elles parlent d'incorporation sémantique quand un argument du verbe est analysé comme étant de type (e,t) et non pas de type e. Il faut alors rendre compte de la façon dont cet argument se combine avec le verbe. La question de l'incorporation sémantique est une question d'interface syntaxe-sémantique, qui concerne le mode de combinaison entre un verbe et un argument nominal.

Il convient de souligner que l'analyse par incorporation sémantique va à l’encontre d’une hypothèse largement adoptée, selon laquelle une corrélation stricte existe entre position syntaxique d’argument et type sémantique, en conséquence de quoi un GN dénotant une propriété (comme un médecin dans la phrase Jean est un médecin) ne peut occuper qu'une position prédicative, mais en aucun cas une position d'argument. Donc, on ne peut soutenir qu'un GN en position argument dénote une propriété que si l'on introduit parallèlement de nouvelles règles de composition sémantique. C'est ce qui a été fait en particulier par McNally (1995), van Geenhoven (1998) et plus récemment par Farkas et de Swart (2003) et Chung et Ladusaw (2004). L'hypothèse commune, sous-jacente à ces analyses, est que certains verbes peuvent être représentés de deux manières différentes. Illustrons cela sur les exemples (3) et (4). Les Formes Logiques (3b) et (4b), associées aux phrases (3a) et (4a), sont obtenues après réduction à partir des Formes Logiques (3c) et (4c). Deux modes de composition sémantique distincts sont à l'oeuvre, et le choix de l'un ou de l'autre est directement fonction du type de dénotation associé au groupe nominal en position d'argument.

(3) a. Jean a mangé un saumon
b. ∃y (saumon(y) ∧ manger (j,y))]
c. λP P(j) • λQ ∃y [saumon(y) ∧ Q(y)] • λxλymanger(x,y)
d. T(manger) = λyλx[manger(x,y)]
(4) a. Jean a mangé du saumon
b. ∃y[ saumon(y) ∧ manger(j,y)]
c. λP P(j) • λQλx∃y[manger(x,y)∧ Q(y)] • λz saumon (z)
d. T(manger) = λPλx∃y[manger(x,y)∧ P(y)]

On voit qu'en (3), le verbe manger est analysé comme dénotant une relation appliquée à deux individus, Jean d'une part, un saumon d'autre part. C'est le groupe nominal indéfini un saumon qui introduit le quantificateur existentiel ∃. La traduction du verbe, notée T(manger) est donnée en (3d) : manger dénote une relation entre deux individus de type e.1

En (4) en revanche, manger met en relation un individu, Jean, et une propriété, être du saumon, i.e. 'λz saumon (z)'. La traduction du verbe manger est donnée en (4d). C'est le verbe lui-même qui introduit le quantificateur existentiel (comme dans Carlson (1977)), et non l'argument nominal du saumon. En (4), le GN, bien qu'occupant une position argumentale, n'introduit pas de variable quantifiée (et donc, en termes discursifs, pas de référent de discours), mais est plutôt analysé comme un modifieur de prédicat. Ce n'est cependant pas à proprement parler un modifieur de prédicat, puisqu'il est analysé comme ayant le type (e,t) et non ((e,t),(e,t)) C'est pourquoi on parle dans ce cas d'incorporation. (4) illustre un cas d'incorporation proprement sémantique, rien de spécifique n'est à noter sur le plan morphologique. Le même type d'analyse peut être proposée pour rendre compte de (1b) ou (2).

L'incorporation est présentée ici comme un phénomène sémantique. Un même verbe pouvant se combiner soit avec un argument de type e, soit avec un argument de type (e,t), il faut trouver des critères permettant de déterminer quand on a affaire à un cas d'incorporation. Nous présenterons au §2 les propriétés linguistiques avancées pour repérer la dénotation de type propriété et donc l'incorporation sémantique. Nous passerons ensuite à des études de cas. McNally a proposé d'analyser les constructions existentielles comme un cas d'incorporation sémantique (cf fiche 'constructions existentielles'). Quant à van Geenhoven, elle a souligné les ressemblances entre les cas d'incorporation du Groenlandais occidental et les pluriels nus, de l'Allemand et de l'Anglais. Nous présenterons son analyse dans le §3, en montrant ses avantages et ses limites. De nombreux travaux récents, comparant systématiquement singuliers et pluriels nus, ont jeté une lumière nouvelle sur l'analyse de van Geenhoven et ont permis d'en préciser la portée.

Les propriétés des noms incorporés

On attribue couramment aux noms incorporés des propriétés de plusieurs types. Les particularités morpho-syntaxiques des noms incorporés peuvent se manifester en l'absence ou en présence d'un déterminant et concernent le marquage du cas et/ou du nombre et/ou la position du nom (adjacente au verbe). A côté de ces propriétés morpho-syntaxiques, on mentionne souvent des propriétés interprétatives et dynamiques.

Incorporation et portée étroite

Dès 1992, de Hoop a utilisé le terme d'incorporation pour décrire les cas où un indéfini ne peut prendre qu'une portée étroite.

Van Geenhoven a radicalisé cet usage et parle d'incorporation sémantique à chaque fois qu'un GN manifeste des propriétés de portée très étroite, indépendamment de l'existence de propriétés morpho-syntaxiques d'incorporation. Du coup, elle est amenée à considérer que les pluriels nus de l'anglais sont incorporés (nous y reviendrons au §3)2. Si les pluriels nus sont incorporés, on comprend pourquoi ils ont toujours portée étroite. Le quantifieur existentiel fait partie de la représentation lexicale du prédicat de phrase si bien qu’il sera nécessairement interprété à l’intérieur de la portée de tout opérateur (négation, adverbe de quantification, etc).

(6) a. Everyone read books on caterpillars.
Tout le monde lit [des] livres sur les chenilles.
b. λP∀x (homme (x) → P(x)) • λQλx∃y[lit (x,y)∧ Q(y)] • (livres sur les chenilles)
b′. λP∀x (homme (x) → P(x)) • λx∃y[lit (x,y)∧ livres sur les chenilles(y)]
b″. ∀x (homme (x) → ∃y[lit (x,y)∧ livres sur les chenilles(y)])

Incorporation, référent de discours et propriétés anaphoriques

On dit qu'un groupe nominal est discursivement transparent quand il peut servir d'antécédent à un pronom dans le discours. Dans le cas contraire, il est discursivement opaque3.

(7) a. Jean a des enfants. Ils sont beaux.
b. * Jean n’a pas d’enfants. Ils sont beaux.

Un nom incorporé est-il transparent ou opaque dans le discours ? Comme le disent Farkas et de Swart (2003:18 et sq), à supposer que cette question soit bien posée, la seule réponse possible serait : ‘ça dépend’. En Groenlandais occidental et en Chamarro4, ils sont transparents. Mais en Hindi, Dayal (1999) a montré que les singuliers incorporés sont opaques, alors que les pluriels incorporés sont transparents. Le Hongrois est comparable au Hindi, avec une complication supplémentaire, liée au fait qu'en Hongrois, les pronoms peuvent être visibles ou invisibles (‘overt’ ou ‘covert’). En hongrois, les singuliers incorporés sont opaques vis-à-vis des pronoms visibles, et transparents vis-à-vis des pronoms invisibles. Farkas et de Swart montrent qu’il existe des noms incorporés qui ne sont ni opaques, ni transparents, et qu’elles qualifient de translucides (‘translucent’). Farkas et de Swart concluent avec raison que la question de l’opacité vs la transparence des noms incorporés est complexe : elle varie selon les langues, fait intervenir le nombre et ne se réduit pas à une simple question de référence. Elles proposent de modifier certains aspects de la DRT pour pouvoir rendre compte de la transparence ou de l’opacité des noms incorporés. Leur idée est d’enrichir les représentations sémantiques en distinguant d’une part les référents de discours et d’autre part les arguments thématiques des prédicats, les premiers étant introduits par les groupes nominaux pleins (i.e. les groupes déterminants (DP), les noms propres et les pronoms) et les seconds par les prédicats, qu'ils soient verbaux ou nominaux. A la différence des référents de discours, les arguments thématiques sont des variables introduites dans des conditions prédicatives, mais jamais dans l'univers du discours, jamais au niveau supérieur d'une DRS. Les arguments thématiques n'ont pas d'autonomie discursive, ce ne sont pas des constantes auxquelles est assignée une valeur par la fonction d'interprétation, ni des variables mais seulement des marqueurs de positions qui contribue à l'analyse des conditions prédicatives. Au cours du processus interprétatif, les arguments thématiques peuvent être mis en relation avec des référents de discours, par une règle que Farkas et de Swart appellent la règle d'instanciation. En un sens, les arguments thématiques sont alors liés par des référents de discours. Mais il se peut aussi qu'un argument thématique reste non instancié : on a alors un argument implicite dans la phrase. Un nom incorporé est déficient en ce qu’il n’introduit pas un référent de discours. Il introduit néanmoins un argument thématique, qui est relié avec l'argument thématique introduit par le verbe au moyen de la règle d'unification. Un nom incorporé introduit donc toujours une restriction sur l'argument thématique introduit par le verbe. Ensuite, cet argument thématique peut soit rester non instancié dans la représentation sémantique finale, soit être mis en relation avec un référent de discours, ce qui explique pourquoi, dans certaines langues, même un nom incorporé peut donner lieu à une reprise anaphorique. Le point important réside donc dans la distinction entre référent de discours et argument thématique d'une part et entre règle d'instanciation et règle d'unification. Un nom incorporé se combine toujours avec le verbe par le biais de la règle d'unification5.

Incorporation, type de prédicat et position argumentale

Dans certaines langues, comme le Groenlandais occidental, on ne peut incorporer que des objets directs, mais d’autres langues sont plus permissives, comme le hongrois qui permet même, dans certains cas, l’incorporation d’un sujet. En (8), l'absence de déterminant signale l'incorporation. On notera que l’incorporation du sujet est exclue si le prédicat est i-level.

(8) a. Guerek sirt a közelben
Enfant pleurer.PAST les environs.dans
Il y avait des enfants qui pleuraient dans les environs
b. * Gyerek okos.
Enfant intelligent

Il y a cependant quelques traits des noms incorporés qui semblent être partagés par toutes les langues. Ainsi, il est toujours difficile d’incorporer des sujets. De plus, les sujets des prédicats i-level donnent encore moins facilement lieu à incorporation que les sujets de prédicats slevel. Ladusaw (1994) et Szabolcsi (1997) soutiennent que cela est lié au fait que les sujets des prédicats i-level sont ‘sujets logiques’ de jugements catégoriques (voir l’opposition entre jugements thétiques et jugements catégoriques), c’est-à-dire de jugements dans lesquels le prédicat attribue une propriété à un individu dont la référence a été établie indépendamment.

On le voit, les différents propriétés mentionnées ci-dessus peuvent être utilisées comme des indices d’incorporation, mais en aucun cas, prises isolément, elles ne caractérisent les noms incorporés, ni comme des conditions nécessaires, ni comme des conditions suffisantes.

Incorporation et pseudo-incorporation : singuliers et pluriels nus

Pluriels nus et incorporation

Van Geenhoven a proposé d'analyser les pluriels nus de l'anglais interprétés existentiellement6 comme un cas d'incorporation. Selon elle, les GN indéfinis et les pluriels nus de l'anglais introduisent un prédicat dans le discours, et non pas comme le proposait Heim (1982) une variable libre dans une condition prédicative. Le GN vient alors restreindre le domaine de variation de la variable introduite directement par le verbe, à la manière de Carlson (1977). Les GN reçoivent une interprétation existentielle, non pas en raison d'un mécanisme de clôture existentielle, mais parce qu'ils se combinent avec un prédicat, qui lui, introduit une quantification existentielle.

(9) a. Alice mange des oranges
b. T(manger) = λQλx∃y[manger(x,y)∧ Q(y)] T(des oranges) = λy oranges(y)
c. T(mange des oranges) = λx∃y[manger(x,y)∧ oranges(y)]

Différences entre singuliers et pluriels nus

A priori rien empêche d'étendre l'analyse que van Geeenhoven propose des pluriels nus, aux singuliers nus. Pourtant, dans toutes les langues qui admettent à la fois des pluriels et singuliers nus (comme l'Espagnol, le Roumain, le Hongrois ou le Hindi), on a remarqué des différences de distribution très importantes entre pluriels et singuliers nus. En Espagnol par exemple, il n'existe qu'un nombre extrêmement limité de verbes qui, en dehors des expressions idiomatiques, admettent les singuliers nus.

Par ailleurs, singuliers et pluriels nus se comportent toujours différemment, dans une langue données, vis-à-vis de la neutralité du nombre. En Hongrois par exemple, les pluriels nus incorporés dénotent toujours de vraies pluralités, alors que les singuliers nus incorporés peuvent référer soit à un individu, soit à une pluralité sémantique. En Roumain et en Espagnol, c'est le pluriel nu qui est neutre vis à vis du nombre, comme des en français.

(10) a. Avez-vous des enfants ?
b. Oui, j'en ai un, de huit ans.
b′. * Non, j'en ai un, de huit ans.

Noms nus, nombre et types d’incorporation

Pour rendre compte des différences de comportement entre singuliers et pluriels nus, Dobrovie-Sorin et al. (2005) ont distingué deux règles de composition sémantique différentes. Dans les langues romanes, les pluriels nus (et les noms de masse) sont des groupes nombres (c-à-d des syntagmes nominaux dominés par une tête fonctionnelle Nombre), tandis que les singuliers nus comptables sont de simples groupes nominaux (GN), c-à-d des projections lexicales du nom. Dans le cas des singuliers nus, Dobrovie-Sorin et al. parlent, comme Dayal (2004) de pseudo-incorporation ou de modification de prédicat, plutôt que d'incorporation. La pseudo-incorporation concerne des têtes lexicales verbales et nominales spécifiques, à la différence de l'incorporation proprement dite, qui met en jeu, non pas un GN, mais toujours un GNombre, qui, selon les langues, peut être singulier ou pluriel.

Conclusion

La pseudo incorporation (un objet est dit pseudo-incorporé si tout au long de la dérivation syntaxique, il reste à l’intérieur du GV minimal qu’il forme avec le verbe dont il est frère), tout comme l’incorporation proprement dite (un élément V0 formé d’un V0 et d’un N0) sont des phénomènes syntaxiques à distinguer de l’incorporation sémantique, qui est un type particulier de composition sémantique, permettant d’analyser des arguments qui dénotent des propriétés, indépendamment de leur propriétés syntaxiques. Des distinctions fines entre plusieurs phénomènes d’incorporation ont permis de formuler des généralisations qui rendent compte du comportement différentiel des singuliers nus, des pluriels nus et des groupes nominaux pleins, i.e. avec un déterminant. La question de savoir s'il est utile ou intéressant de parler d'incorporation pour des langues qui, comme le français, grammaticalisent peu ces phénomènes reste aujourd'hui très débattue. Néanmoins, pour l'analyse des indéfinis (qui ne fonctionnent pas comme des expressions quantifiées) et notamment pour l'analyse des emplois de du et des, le recours à une analyse en terme d'incorporation semble vraiment prometteuse.

Notes

1 La réduction de (3c) à (3b) n'est pas directe. Elle n'est possible que si l'on utilise la règle de quantifiying–in introduite par Montague (cf fiches interface syntaxe-sémantique et règle de montée du quantifieur QR), qui rend compte du cas où un verbe transitif se combine avec un objet de type quantifié, comme ici un saumon. A strictement parler, la traduction du verbe manger est en fait λPλxPλy manger(x,y).

2 Il est sans doute plus sage de réserver le terme d'incorporation aux cas qui croisent caractéristiques morphosyntaxiques et caractéristiques sémantiques, et de parler de portée très étroite dans les autres cas.

3 L'adverbe discursivement ici n'est pas anodin. Il faut distinguer l'opposition discursivement opaque / discursiment transparent, qui renvoie à une propriété proprement linguistique, touchant le potentiel anaphorique d'une expression en discours, de l'opposition opaque / transparent dans le cas des contextes d'attitude propositionnelle.

4 Deux langues dans lesquelles les noms incorporés ne portent pas de marques de nombre.

5 L'analyse que proposent Farkas et de Swart n'est pas concurrente à celles de McNally ou de van Geenhoven. C'est plutôt une implémentation dans le cadre de la DRT de l'idée d'incorporation sémantique, qui met l'accent sur les propriétés anaphoriques des noms incorporés.

6 On ne considère pas ici les pluriels nus à interprétation générique. On notera à ce propos qu'en Hongrois comme dans le nombreuses langues romanes, les pluriels nus sont toujours existentiels. En Hongrois, pour exprimer la généricité, on a recours au déterminant indéfini ou au défini pluriel.

Références

Textes fondamentaux 
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  • McNally, Louise 1998. Existential sentences without existential quantification. Linguistics and Philosophy 21, 353-392.
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  • Van Geenhoven, Veerle 1998. Semantic Incorporation and Indefinite Descriptions. CSLI Publications, Stanford, CA.
Autres lectures 
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  • Dayal, V. 1999. Bare NPs, Reference to Kinds and Incorporation, SALT IX.
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  • Dobrovie-Sorin, C., T. Bleam & M.-T. Espinal, 2005. Noms nus, nombre et types d'incorporation. In Dobrovie-Sorin (ed.), Noms nus et généricité, Presses Universitaires de Vincennes, 129-158.
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Mots Clés

type e / type (e,t), propriété, montée de type, pluriels nus, opacité, neutralisation du nombre.

Renvois Possibles